Voir,
c'est l'ère glacière
de l'être.

Une clarté sans maturité
construit
le visible.
F. Jacqmin, Traité de la poussière, 2017, p. 11


Filmer, c’est donner à voir le mouvement.
Ou sinon le film est de trop.

Tout tient dans la qualité du regard posé
sur ce qui nous est donné à voir.

Filmer est une démarche artistique continue,
comme le temps des clepsydres.

Grâces multiples soient rendues à ces cinéastes
qui nous font penser ce qui est donné à voir:
ce regard d’artistes sait inviter notre regard
à se poser là où
ce qui nous est donné à voir
inclut le trajet que suit son regard d’artiste.

Seuls ces regards-là sont porteurs de sens (à mon avis),
seuls ces regards sont porteurs d’une densité qui naît pendant le trajet du regard.

Dans mon panthéon perso,
Jacques Tati (mais pas sa bande-son qui m’arrache les tympans!) 
– les frères Dardenne
– Yolande Moreau.
D’autres sûrement, mais j’ai une trop petite culture cinématographique pour être certain.

Moins cela parle, mieux l’objet, le mouvement, l’idée filmés nous parlent.

Je n'ai pas toujours pensé cela: j'ai en d'autres temps aimé W. Allen...

L’image convoque l’imaginaire mieux que la parole.

La parole est le propre de l’échange verbal entre humains.
Rencontres en direct  ou transmises: la radio est son média. Le réel...