Choisir ce passage
plutôt que cet autre
en dit long
sur l'oeil qui choisit ?

Soit.

J'assume...

 

 

Traducteur recommandé par Jean-François Billeter (en attendant la sienne ?), Jean Lévi nous livre ici, brut de décoffrage, sans notes de bas de page, son interprétation autorisée d'un texte majeur du 3e siècle avant notre ère. Aucune certitude sur l'unicité de l'auteur, sur l'authenticité des ajouts, sur la « génétique » d'un texte fondateur de la philosophie chinoise, de toute façon impossible à assembler.

La plupart des commentateurs semblent dire que le Tchouang-tseu est peut-être bien d'inspiration taoïste, même si le taoïsme est apparu bien après cet assemblage de textes émanant de plusieurs auteurs, ce que (dé)montre, sans se démonter, J. F. Billeter dans les ouvrages qu'il lui a consacrés:  he begs to disagree ».

Pour le simple plaisir du texte, quelques citations:

 Aujourd'hui le monde est plongé dans les ténèbres... Plutôt que de nous salir au contact des usurpateurs, nous préférons nous en tenir à distance afin de garder intacte notre vertu. 249

Le preux qui nourrit

Le sage qui nourrit

L'homme inspiré qui atteint

de hautes aspirations oublie

son corps oublie

au tao oublie

son corps.

les biens matériels.

sa conscience. 245

 « Qui sait se contenter ne se laisse pas entraver par le souci des biens matériels,
 qui veille à son contentement personnel ne s'afflige pas de leur perte,
 qui s'occupe de son perfectionnement intérieur ne se tourmente pas de ne pas occuper de position. » Confucius, 245
« S'abstenir de chercher à connaître ce que la connaissance ne peut connaître, voilà le mieux. Qui connaît l'éloquence sans paroles et le discours muet, qui vraiment les connaît, atteint au trésor du ciel. Il s'emplit sans jamais déborder, il se déverse sans jamais se vider, sans que l'on en puisse comprendre le processus. C'est ce qui s'appelle masquer sa lumière. » 26
 « Qui sait se mettre en harmonie avec le pivot céleste en se montrant toujours conforme, en étant perpétuellement fluctuant, parviendra au terme naturel de son existence. C'est en oubliant les années qui passent que l'on arrive à se fixer dans l'illimité & à en faire son logis. » 29
La plus courte des sept histoires qui jalonnent le chapitre III, intitulé Principes pour nourrir sa vie ou L'hygiène du boucher:
« Le faisan picore tous les dix pas & boit tous les cent pas. Pour rien au monde il ne voudrait qu'on le nourrisse dans une cage. D'ailleurs, même si les génies de la forêt le couronnaient roi, il n'en éprouverait nulle joie. » 32