Je ne suis pas yoga, c’est comme ça. Tout n’est pas aimable dans une vie, n’est-ce pas. & pourtant, voici un livre dela main d'Éric Baret qui esbaudit sur le yoga tantrique du Cachemire, en ne rendant pas la pose essentielle, mais bien le tantrisme cachemirien, qui est (plus préciésement a été - màj 30 11 23...-) davantage ma cup of tea, comme vous l’avez compris si vous me lisez un peu.

J'ai choisi d'en extraire de nombreuses citations. Cet ouvrage consiste en la retranscription d'entretiens qui ont eu lieu lors de stages organisés par l'auteur entre 1991 & 1993. L'ordre des sujets abordés présente en l'état peu d'intérêt pour celles et ceux qui n'ont participé à ces stages, d'autant que certaines questions sont un peu stériles. Il manque à ce livre un travail d'édition à proprement parler, postérieur aux entretiens qui ont livré un matériau brut précieux pour l'ouverture détaillée qu'il offre sur cet art d'être soi. Pour mon propre usage, il m'a dès lors semblé utile d'extraire, de déstructurer au fil de ma lecture souligneuse, afin de sentir mieux vibrer l'essentiel du message du tantrisme shivaïste du Cachemire & le laisser affleurer à la conscience. Le tri opéré est évidemment subjectif. Les "doit" et les "Il faut" sont systématiquement évités.

Vous constaterez des doublons: quand une citation effleure plusieurs mots-clés, plusieurs concepts, j'ai choisi de la répéter, avec la sensation que cela pouvait aider à construire une cohérence interne à chaque mot-clé. L'auteur révèle avec art l'essence vécue du tantrisme shivaïste du Cachemire. À la fin de ma lecture, il se peut que je réorchestre les citations sous certains mots-clés en fonction d'une énergie propre que leur juxtaposition suggérerait alors. En écoutant le message de l'auteur avec l'intensité qui lui est due. Ma lecture est terminée. (21.12.14)

Sans guillemets, une citation s'est simplifiée. Avec, c'est du verbatim.


 ACCUEILLIR 30
Il s’agit d’écouter le corps, de l’accueillir, d’accueillir la sensation.


ALLONGÉ 60
La pose allongée « n’est pas à proprement parler une pose traditionnelle. Elle est surtout employée dans certains rites tantriques qui mettent l’accent sur une purification violente des émotions, ce qui n’est pas du tout notre approche. » 60
« La position de repos, c'est la position assise. (...) La position allongée sur le dos, c'est thérapeutique. » 186


ARRIÈRE-PLAN 176
On ne peut pas définir l'arrière-plan. « C'est la seule chose que vous ne pouvez pas oublier et que vous ne pouvez pas penser non plus. Tout ce que vous pouvez oublier, ce n'est pas l'arrière-plan. Il y a quelque chose en vous que vous ne pouvez jamais oublier. ... La pensée ne peut pas surgir de [l'arrière-plan]. Un poète a une pensée qui surgit de l'arrière-plan, un musicien aussi. » 176.


CACHEMIRE 27 [réorchestré]
L’art du shivaïsme du Cachemire est l’art d’écouter. Cela peut prendre du temps car il y a des nœuds très profonds dans le corps et le psychisme. » 51
« L’approche traditionnelle du Cachemire, c’est uniquement constater très clairement ce que sont la machine corporelle et la machine mentale. »
« Pour laisser le conditionnement devenir très clair, il faut investiguer le corps et le psychisme, voir comment cela fonctionne, non pas pour le déconditionner, mais pour éclairer les conditionnements. » 34
« On dit, au Cachemire: ‘Le monde, c’est la fleur; la conscience, c’est le bourgeon’. Le monde est une expression de la conscience.» 29
La formulation de la tradition shivaïte du Cachemire « est extrêmement bien adaptée au monde moderne. C'est une tradition qui inclut toutes les facettes de la vie: sensations corporelles, vie familiale et professionnelle, aspects politiques, religieux. Le regard de cette tradition éclaire tous les aspects [de] la vie, sans jamais se fixer à aucun. Le shivaïsme est une tradition sans credo & qui ne laisse pas de trace. » 161-162


CONSCIENCE 29
« On dit, au Cachemire: ‘Le monde, c’est la fleur; la conscience, c’est le bourgeon’. Le monde est une expression de la conscience.» 29
La conscience est « une et sans second… l’ultime sujet. … « L’objet corps me semble être éminemment approprié pour pressentir le silence car, de par sa nature même, il est nourri de conscience. » 34
Le matin très tôt il y a une très grande joie à être conscient. « Vous vous situez consciemment dans l’écoute qui vous permet de garder l’essence pressentie de la nuit. » 40
J'aime ce creuset qu'offre l'encore nuit au coeur de l'hiver. Jm
« Contemple cette conscience sise dans le corps & qui fulgure comme le feu de la conflagration finale. C’est là que l’amoncellement des catégories est consommé, là qu’elles vont toutes à leur dissolution. » 48
« L’artisan qui se donne à l’art du tissage avec une conscience claire de son activité cosmique exprime déjà le yoga. » 49
« S’ouvrir aux antécédents du corps, laisser s’actualiser le passé minéral, végétal, animal. Les mémoires non psychologiques vont se présenter (…) sensoriellement. Ces perceptions apparaîtront d’une richesse insoupçonnée par rapport à votre vie schématique. Par votre lâcher-prise, elles révèlent leur secret, se résorbent dans l’arrière-plan. Ce qui nous importe n’est pas la perception mais ce vers quoi elle pointe: la conscience. » 59
« Les courants d’énergie vitale sont l’expression de la conscience en tant que vibration. » 60
« L'énergie jaillit de la conscience, s'y déploie et s'y résorbe. L'énergie n'est que conscience. Il n'y a pas dualité. » 66
« La conscience est au-delà de l'énergie, qui n'est qu'un accident. » 106


CORPS 11
Le corps est une perception parmi d’autres. En soi, il n’existe pas. Il est prolongation, expression de la conscience. « Du point de vue phénoménal, le corps apparaît comme sonorités, vibrations. » 11
« L’écoute du corps, selon cette tradition, s’apparente à l’art d’en découvrir l’harmonie fondamentale. ». En Inde, un groupe d’organes est considéré comme une masse vibratoire. La conscience est le « maître de la vibration »; s’y origine toute manifestation. 11
« Le corps est ce qui est perçu. » 12
L’auteur nous invite à une autre écoute du corps. « Le corps n’est pas à l’extérieur. Il est conscience. » 31
« Il faut apprendre à écouter le corps sans rien savoir. Être complètement comme un enfant qui vient de naître. Vous écoutez l’instant. Il n’y a rien à changer. On voit seulement ce qui se passe. » 33
« L’objet corps me semble être éminemment approprié pour pressentir le silence car, de par sa nature même, il est nourri de conscience. » 34
« Le corps est une totalité. » Il se travaille « depuis le sommet de la tête jusqu'à la pointe des pieds. » 119


CRISE 28
« Je pense qu’il y a une crise quand vous vous rendez compte compte que tout ce que vous faites, que tout ce que vous pensez vient de votre mémoire, que tout ce que vous rencontrez, c’est le passé et que vous ne pouvez pas avoir la moindre pensée créatrice. » 28


DÉTACHEMENT 34
« Pour ce qui est du détachement, il importe de saisir qu’il n’y a rien de quoi l’on doive se détacher. Vous accueillez ce qui se présente à vous. Vouloir exclure les choses, c’est de la violence. Vouloir se concentrer, c’est de la violence. On ne se concentre pas. On est ouvert. Les situations pointent vers vous. Ce n’est pas vous qui allez vers les situations. » 34


DISTANCIATION 24
La maturité amène la distanciation. 24


ÉCLAIRER 34
« Pour laisser le conditionnement devenir très clair, il faut investiguer le corps & le psychisme, voir comment cela fonctionne, non pas pour le déconditionner, mais pour éclairer les conditionnements. » 34


ÉCOUTER 51
L’art du shivaïsme du Cachemire est l’art d’écouter. Cela peut prendre du temps car il y a des nœuds très profonds dans le corps & le psychisme. » 51
« Le but, si l’on peut parler ainsi, c’est l’écoute & non ce que l’on va trouver dans cette écoute. » 59
« L'approche corporelle... peut s'avérer inappropriée pour certaines personnes. Dans ce cas-là, on ira directement à l'essentiel, l'écoute. » 70


EGO 99
« Le mot ego est assez vide de sens. Il semble difficile d'y trouver une quelconque substance. On pourrait peut-être parler de tendance égotique, d'expansion ou de contraction. À un moment donné, on se rend compte » (ou pas !) « qu'on se prend pour un objet, qu'il y a réduction. ... Parler de l'ego comme s'il s'agissait d'un objet statique n'a pas de sens. » 99


ÉNERGIE 48
« La pose se dessine dans un corps complètement vacant. La vacuité se maintiendra, s’étalera dans la pose avec l’aide du souffle éveilleur. Le retour vers le point de départ du mouvement, moment crucial, se fait également dans la détente. Alors seulement les énergies libérées par la vacuité pourront s’intégrer consciemment dans notre ouverture. Leur jaillissement…, leur explosion & résorption consciente, est en fait le moment le plus important. C’est cette montée d’énergie qui libèrera le corps & le psychisme de ses limitations, & non la pose elle-même. » 47-48.
« Les différents modes de l’énergie propres à cette pose (de yoga) vont se mettre à vibrer, un peu comme le va-et-vient des marées. Cet éveil de la vibration qui va passer par de multiples degrés de transformation demande un certain temps pour s’actualiser totalement. » 48
« Le travail du souffle se base sur lénergie. Le rapport entre le souffle et l’énergie est suggéré en Inde par l’image d’un collier de perles. Les perles, très visibles, correspondent au souffle. L’énergie, le fil caché par les perles, est en même temps révélée par celles-ci, quand on en prend conscience. Le contrôle du souffle au sens strict du terme est celui de l’énergie que l’on pressent dans le vide entre le souffle inspiré et expiré. » 51
« Tout est énergie: activités physiques et mentales. Ou bien ces énergies sont dirigées dans le monde du devenir, ou bien la maturation en amène une réorchestration profonde.» 55
« Les courants d’énergie vitale sont l’expression de la conscience en tant que vibration. » 60
« L'énergie jaillit de la conscience, s'y dépoloie et s'y résorbe. L'énergie n'est que conscience. Il n'y a pas dualité. » 66


ESSENTIEL 58
« L’essentiel restera toujours non formulé. » 58


FOURMILLEMENT 63
« Ne rien chercher à détendre, mais souligner cette tactilité à la surface de la peau. Tôt ou tard cette sensibilité va devenir fourmillement & ensuite radiation… Ce fourmillement, qui devient radiation, précède le corps physique. C’est très important: le corps suit la radiation, sinon le mouvement est mécanique, sans vie. » 63-64


LIBERTÉ 21
« La tradition cachemirienne considère que tout être porte en lui la potentialité de la liberté. » 21
« Pour être libre, seulement prendre conscience de ses propres restrictions. » 21
« Se rendre compte des limites révèle le pressentiment de la liberté; sinon, vous ne pourriez pas dire ’Il y a un conditionnement’. Quand on dit: ‘je suis en colère’, on n’est déjà plus en colère. Donc, quand vous dites ‘Mon corps est conditionné’, cela veut dire qu’il y a en vous un parfum de l’inconditionné. Cela suffit ! » 35


MÉDITATION 16
La méditation reconnaît notre véritable nature. 16
« S’il n’y avait pas le silence, on ne serait pas attiré par la méditation. On ne serait pas tenté par le silence. C’est le sommeil profond qui soutient en nous cet état de silence. »37
« La méditation, c’est ce pressentiment profond de l’autonomie. » 40
« La méditation, c’est l'état originel, (...) c'est l'arrière-plan. Ce n'est pas une activité. Cet état originel, c'est ce qui fait que vous aimez votre chat, que vous aimez vos enfants. Vous aimez ! La méditation, c'est ressentir cette unité. » 180
« La méditation n'est pas une activité. » 211


MENTAL APAISÉ 15
Celui qui dispose d’un mental apaisé, qui n’anticipe pas, ne récapitule pas, se trouve en état de disponibilité.» 15
« L’activité mentale apaisée, on est ouvert à l’inconnu. » 23


MORT 42
« Un certain nombre de gens ont la capacité d’accepter leur mort sans émotion. » 42
Il n’y a pas de mort, c’est un concept.
« & là, il n’y a pas de mort. Le reste, c’est du romantisme. » 42


NAISSANCE 42 [réorchestré]
« La naissance physique est un accident. Votre mère tombe sur votre père & vous naissez. Il n’y a rien de libre là-dedans. » 42
Il n’y a pas de naissance, c’est un concept. « La seule véritable naissance… c’est le moment où le pressentiment d’être brûle votre structure. » 42
« Celui qui a perdu son efficience en raison de l’ignorance de naissance aspire à de multiples tâches. » 55
Réaliser cette liberté qu’est l’autonomie est la seule naissance. « & là, il n’y a pas de mort. Le reste, c’est du romantisme. » 42


NŒUDS 51
L’art du shivaïsme du Cachemire est l’art d’écouter. Cela peut prendre du temps car il y a des nœuds très profonds dans le corps & le psychisme. » 51


NON-DUALISME 153
Les grands maîtres de yoga du Sud de l'Inde ont presque toujours appris dans le Nord et dans les régions himalayennes. ... La tradition du yoga (...), est à l'exception du courant tantrique, (...) tout à fait dualiste. ... L'idée sous-jacente consiste à développer au maximum les possibilités du corps et du psychisme dans l'espoir d'une union à la réalité.» 153
« Dans la démarche non duelle du Cachemire, on ne cherche pas à atteindre quoi que ce soit. Depuis le début, tout est atteint. ... On ne peut ni ajouter ni enlever à ce que nous sommes profondément. Ce que la vie amène est l'objet de notre méditation. » 154


PERCEPT(ION) 58 [réorchestré]
« Un percept est ce qui est perçu sans être pensé. » 206
«Très rarement le concept peut redevenir percept. Le percept est encore humide de la réalité, il en est la prolongation non manipulée & pointe lui-même vers sa propre résorption. » 58
« S’ouvrir aux antécédents du corps, laisser s’actualiser le passé minéral, végétal, animal. Les mémoires non psychologiques vont se présenter (…) sensoriellement. Ces perceptions apparaîtront d’une richesse insoupçonnée par rapport à votre vie schématique. Par votre lâcher-prise, elles révèlent leur secret, se résorbent dans l’arrière-plan. Ce qui nous importe n’est pas la perception mais ce vers quoi elle pointe: la conscience. » 59
« Le sujet qui perçoit et l'objet perçu sont une seule et même chose. C'est notre cerveau, quand la mémoire intervient, qui sépare le sujet percevant et l'objet perçu. Dans la perception, il y a unité. Toutes les perceptions pointent vers cette unité. Dans l'organe sensoriel utilisé, la perception tout à fait non duelle* apparaît comme sonorité, comme odeur, comme saveur, comme couleur ou comme sensation de la peau. C'est une grille, mais plus profondément, il y a uniquement énergie*. » 166


RADIATION 63
« Ne rien chercher à détendre, mais souligner cette tactilité à la surface de la peau. Tôt ou tard cette sensibilité va devenir fourmillement & ensuite radiation. L’éveil de chaleur sur la totalité du corps réduira considérablement les résistances musculaires. Lentement, cette chaleur va dépasser les limites physiologiques du corps et s’étaler dans l’espace: la pose va remplir la pièce. » 63


REGARD 155 [réorchestré]
« Quand vous allez au musée, c'est le tableau qui vous regarde, vous ne regardez pas le tableau. » 215
« On devient orienté*: on ne cherche plus ce qui approche, on ne rejette plus ce qui éloigne. Libre de tout jugement, …, les aspects de la vie seront éclairés par un nouveau regard. » 155

Éclairer la vie d’un nouveau regard.
Le regard fait la lumière. Non l’inverse.

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* En devenant orienté, devient tangible « le pressentiment du motif profond de l'existence. » 155

 


RÉORCHESTRATION 55
« Tout est énergie: activités physiques et mentales. Ou bien ces énergies sont dirigées dans le monde du devenir, ou bien la maturation en amène une réorchestration profonde.» 55


RÉSORPTION 13
« Lorsque l’objet perçu » (le corps) « se résorbe dans son origine, la conscience, le prétendu sujet qui le perçoit, disparaît également… » 13
« L’art de laisser se résorber la sensibilité corporelle dans l’arrière-plan & le retour conscient à celui-ci est en fait l’essentiel de la démarche du shivaïsme cachemirien. »
« La résorption des canaux qui servent de conduit au souffle inhalé & exhalé consiste en leur engloutissement en un seul lieu, le canal du centre, le feu du souffle ascendant, udana, grâce à l’unification des souffles. »


SACRIFICE 39
Le sacrifice, « c’est offrir ce que l’on n’est pas à ce que l’on est. » 39


SENS (les 5) 31  & SENSORIALITÉ
« Dans le monde, c’est uniquement les 5 sens qui nous informent. » 31
« Avant d’avoir une opinion sur le monde, sur les choses, il faut d’abord que ce système soit en état de réceptivité. Ainsi, nous cesserons de surimposer continuellement nos propres désirs, nos propres peurs sur le monde, sur la société. » 32
« Tout ce qui est perçu est inscrit dans notre sensorialité. » 54


SEXE 157
« L'absence de besoin sexuel est la conséquence d'un pressentiment profond. Elle est inspirée par une corporalité vidée de ses tensions. C'est dans l'absence de besoin que l'on peut pressentir l'union. » 157

« Quand vous regardez la sculpture érotique des temples Khadjuraho par exemple, vous êtes frappé par les visages libres de toute tension, de tout désir. Vous n'y voyez que l'amour, le contentement, libres de tout besoin, exprimés dans l'instant par telle ou telle position. Si vous êtes attentif aux positions des mains qui effleurent le corps du partenaire, vous n'y verrez également aucune préhension, mais uniquement mudra, gestes magiques où l'énergie est redistribuée dans toute la structure. » 158

« Le désir sexuel ... est une limitation. ... Le désir implique un manque. Les rapports profonds proviennent du plein, non pas du manque. Le manque ne peut atteindre la plénitude. C'est la lumière qui éclaire l'ombre, non l'inverse. ... Dans le tantrisme, le rapport vient du plein. ... C'est quand on est libre du désir que l'on peut être réceptif. Quand il y a un désir, vous vous servez seulement de la situation pour votre propre plaisir. Dans le tantrisme, c'est tout à fait le contraire. Vous êtes dans un état de suffisance, de plénitude et là, une rencontre véritable est possible avec l'environnement. Tant qu'il y a besoin, il n'y a pas de rencontre, et ce dans toutes les expressions de la vie. » Le déisr sexuel est souvent une tension. 164-165

« La sexualité n'existe pas. Pour la plupart des gens, c'est uniquement une compensation, une monnaie de marchandage. (...) Du point de vue de la tranquillité, il n'y a pas vraiment de sexualité. Vous pouvez éventuellement rencontrer quelqu'un avec qui vous vous sentez une profonde intimité et vous la célébrez par le regard, le toucher. (...) Il s'agit d'une expression de la tranquillité, il n'y a plus de besoin. » 195-196


SHIVA-SHAKTI 13
« La shakti, objet s’étant apparemment séparée de son origine, Shiva, sujet, réintègre consciemment le principe qu’elle n’avait d’ailleurs jamais quitté. » 13


SILENCE 34
« L’objet corps me semble être éminemment approprié pour pressentir le silence car, de par sa nature même, il est nourri de conscience. » 34
« La note, le son, sont l’expression directe du silence. Le son n’est pas à l’extérieur du silence. » 35
« S’il n’y avait pas le silence, on ne serait pas attiré par la méditation. On ne serait pas tenté par le silence. C’est le sommeil profond qui soutient en nous cet état de silence. »37
« Tout art traditionnel pointe vers le silence. (…) Le silence repousse les modalités grossières des souffles expirés … puis celle du souffle subtil interne, et il obtient la suprême vibration par delà le subtil.» 48
Être silencieux est un bon début pour être le silence. Être tranquille, première étape de l’être-silence, à l’intime épanoui de soi. 147-148
Quand vous êtes silencieux, vous ne savez pas que vous êtes silencieux. » 193


 

SOUFFLE 16 [réorchestré]
1. Inspiration, rétention, expiration, vide. « L'inspiration ouvre l'accès à la pure conscience, la rétention maintient l'état de pure conscience, l'expiration dissout la diversité.» 77 (Tantraloka)
2. « Le travail du souffle vise à calmer la pensée. » 16 « L'attention à la caresse de l'air dans les narines ... Laissez la sensation des narines devenir immense comme si vous preniez l'air trente centimètres devant elles, jusqu'à trentre centimètres derrière la tête. » 76
L’inspiré remplit une fonction d’éveilleur (44), « rééquilibre le système nerveux » (135). L’expiré remplit une fonction de purificateur (44), « renforce le système cardiaque » (135). « Ils sont ensuite offerts en oblation dans le repos qui suit. le vide après l’expiration, vécu en unité, est l’espace d’où jaillit l’énergie enfin libre de percuter sans obstacle la cérébralité. » 44
3. « On offre le souffle à la conscience. C’est le souffle qui a créé le monde, & en expirant on offre totalement les souffles à la conscience. » 17
4. « Le travail du souffle se base sur l’énergie. Le rapport entre le souffle & l’énergie est suggéré en Inde par l’image d’un collier de perles. Les perles, très visibles, correspondent au souffle.
L’énergie, le fil caché par les perles, est en même temps révélée par celles-ci, quand on en prend conscience. Le contrôle du souffle au sens strict du terme est celui de l’énergie que l’on pressent dans le vide entre le souffle inspiré et expiré. » 51
5. Le débit et l'intensité du souffle doivent être constants. « La fin de l'inspiration et de l'expiration est abrupte comme un couperet de guillotine qui tombe. » 136
6. « D’un point de vue spirituel, l’accent sera mis sur le vide après l’expiration. Vide sans retour, d’où l’inspiration jaillira librement comme effluve de la conscience. La rétention sera une célébration et l’expiration une totale abdication. Ce vide après l’expiration, ressenti d’abord comme un quatrième temps, sera ensuite vécu comme arrière-plan omniprésent dans les trois autres temps. » 17
« Le quatrième état ou lumière de pure conscience, domaine dans lequel on goûte la félicité qui est spécifique, doit être répandu graduellement sur les trois états de veille, de rêve et de sommeil profond comme de l’huile qui, s’étendant peu à peu, de proche en proche, l’imprègne entièrement son substrat ». 53-54.
« La rétention du souffle est là pour stimuler, éveiller les énergies subtiles situées dans les régions intercostales. Le repos après l'expiration est un non-état. C'est l'arrière-plan de la perception. ... On est un avec le repos, alors que l'on est conscient de la rétention. » 133-134
7. « Se donner totalement à l’expiration sans projeter une quelconque inspiration, faire un avec ce qui subsiste après l’expiration, rester sciemment dans ce silence lors de l’inspiration et de l’expiration. Telle est la voie de celui ne se sent pas concerné par l’apprentissage technique du yoga. » 54
« En Inde, on dépose une bougie allumée devant vos narines et vous maintenez la même inclinaison de la flamme durant toute l'expiration. » 136
8. « Tout art traditionnel pointe vers le silence. (…) Le silence repousse les modalités grossières des souffles expirés … puis celle du souffle subtil interne, & il obtient la suprême vibration par delà le subtil.» 48
9. « La sangle abdominale est toujours tenue mais avec souplesse. En Inde, on donne souvent l'exemple de tenir un petit oiseau dans une main. Vous ne serrez pas la main, mais vous la gardez ferme pour éviter qu'il ne tombe. De la même manière, la sangle abdominale est maintenue durant les quatre temps du cycle respiratoire. » 115


TOUCHER 15
Des 5 sens, le toucher « réside au niveau supérieur de l’énergie en tant qu’indicible sensation subtile à laquelle aspire sans cesse le yogi; car le contact s’achève en une conscience identique au pur firmament, brillant de son propre éclat. » Tantraloka 15


VIBRATION 48
« Les différents modes de l’énergie propres à cette pose (de yoga) vont se mettre à vibrer, un peu comme le va-et-vient des marées. Cet éveil de la vibration qui va passer par de multiples degrés de transformation demande un certain temps pour s’actualiser totalement. » 48
« Tout art traditionnel pointe vers le silence. (…) Le silence repousse les modalités grossières des souffles expirés … puis celle du souffle subtil interne, & il obtient la suprême vibration par delà le subtil.» 48
« Les courants d’énergie vitale sont l’expression de la conscience en tant que vibration. » 60


YOGA 47
« La pose se dessine dans un corps complètement vacant. La vacuité se maintiendra, s’étalera dans la pose avec l’aide du souffle éveilleur. Le retour vers le point de départ du mouvement, moment crucial, se fait également dans la détente. Alors seulement les énergies libérées par la vacuité pourront s’intégrer consciemment dans notre ouverture. Leur jaillissement…, leur explosion et résorption consciente, est en fait le moment le plus important. C’est cette montée d’énergie qui libèrera le corps & le psychisme de ses limitations, & non la pose elle-même. » 47-48.
« Se donner totalement à l’expiration sans projeter une quelconque inspiration, faire un avec ce qui subsiste après l’expiration, rester sciemment dans ce silence lors de l’inspiration et de l’expiration. Telle est la voie de celui ne se sent pas concerné par l’apprentissage technique du yoga. » 54
« L'approche corporelle... peut s'avérer inappropriée pour certaines personnes. Dans ce cas-là, on ira directement à l'essentiel, l'écoute. » 70


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