Paradoxalement, la partie la plus "lisible" de cet essai majeur tient dans la postface d'Anne Vièle: Puissance et générosité de l'art du "faire attention" signée par Anne Vièle!

Cette postface n'est cependant vraiment compréhensible qu'après avoir lu l'ouvrage. Elle en résume les lignes de force. Cela date de 2005: sa puissance reste intacte. Ses 27 pages comportent les paragraphes suivants:

Introduction
Que s'est-il passé (à Seattle) ?
Apprendre à se protéger
Comment faire prise (ici, maintenant, justement) ?
Avoir besoin que les gens pensent
Diable, comment ne pas conclure ?

Les auteurs outillent nos impuissances par  leurs argumentaires pleins de force. Ils nous perdent aussi parfois dans un jargon (inutilement) lettré.

Aucune magie évidemment dans ces "pratiques de désenvoûtement". Il s'agit seulement de nous aider à faire tomber nos oeillères.

Cela a un prix, cependant: l'effort de lecture. La structruration des phrases se charpente souvent au-delà de la lisibilité chère à François Richaudeau. La complexité d'une pensée aboutie semble devoir passer par là.

Lors d'un débat autour d'un autre ouvrage* de Madame Stengers, tenu à Liège le 12 11 2009 au centre polyculturel en résistance, j'ai été frappé par les nombreuses interventions marquées au sceau de l'incompréhension du texte lu**. Et la conférencière de redresser l'incompréhension, d'essayer d'apporter un peu de lumière dans nos tunnels peuplés d'ombres. Ah, si l'auteure pouvait en conclure qu'il est possible de penser la complexité en écrivant simplement!

*Au temps des catastrophes. Résister à la barbarie qui vient, Paris, La Découverte, 2008.

** À côté de quelques interventions seulement destinées à démontrer un savoir-dire qui n'est pas apparu clairement, vu de la salle...


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Aphorisme, comme ça...

« La retraite est une chose merveilleuse,
qui libère de terribles puissances.
& elle donne au silence de grandes douceurs. »
Gilles Deleuze, dans une lettre adressée à Arnaud Villani,
publiée dans L'abeille & l'orchidée, p. 149.

 

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