Elle se soulève si fort qu’on croirait  
que Nessie a enfin rencontré sa dulcinée,  
elle se sent portée par une force sans attrait  
qui la gonfle, lui fait prendre vitesse calcinée,emportant hommes, bêtes, objets, maisons, flottant;  
elle est lourde, brune, menaçante, frappe les bords de mer,
pénètre dans les champs, se retire abandonnant  
hommes, bêtes et objets sur terre;  
pourtant, personne ne songe à lui en vouloir  
contrairement aux atomes fous auxquels les hommes   
avaient confié la production de leur mouroir:  
ils ont trop chaud et le font savoir, les atomes,  
et elle sert encore, cette eau, à les refroidir  
mais ils sont lancés et refusent de se retenir,  
leur chaleur maligne provoque des radiations  
qui atteindront d’autres vies si loin des passions,  
dans l’anonymat, comme pour les circonvenir :  
l’homme ne se glissant point dans les pas  
de la nature convoque un jour son ire;  
elle devient menaçante et précipite son trépas !


(une seule phrase)