Extraits du « Lis de mer » d’André Pieyre de Mandiargues
« chef-lieu assis au pied des monts […] bourg déshérité où le soleil fait rage exaltant […] partout des nuées de mouches entre les tourbillons de poussière […] très loin derrière […] le ciel s’effrange aux dentelures du cap Coda di Cavallo, […] fouet tenu par une main grandiose […] plus loin encore […] îlots pourpres […] contours […] abrupts […] monde inaccessible […] et quand […] le rêveur […] aborde […] il n’y (…) rencontre que des êtres dont la peau, le poil ou les plumes sont diaprés selon tout le spectre et dignes […] de la féérie minérale qu’il a choisie pour domicile. […] La montagne culmine en crête écailleuse […] dos d’un lézard géant où s’iraient déchirer les nuages. […] Toute nature est un sanctuaire. Ici, le dieu ne saurait être que Pan. » « […] la fraîcheur […] s’attache à la peau mouillée […] et elle(s) étai(en)t déjà toute(s) sèche(s) […] poudrée(s) de sel […] sur le dos […] elle avait refermé les yeux […] elle goûtait la torpeur […] se laisser fondre dans le feu du ciel […] gagner par un sommeil qui est à celui de la nuit ce que le blanc, ou le rouge, est au noir […] Les cicindèles sont de beaux êtres dévorants, pensait-elle. Je donne des proies aux dévorants. »