Sur la plage vide, un grand soleil blanc  
Prête sa lumière aux franges d’écume   
Le vent de novembre agite l’eau brune  
Les vagues déferlent, chevaux galopants…  

Je suis Amandine, viens, je t’attends  

Fouetté de sable, plaqué par le vent  
Tes yeux aveuglés tout à leur tourment  
Sur ta joue glacée, soudain un baiser  
Papillon de mer, venu butiner   

Je suis Amandine, viens, je t’attends
La vague t’emporte soutenue par le vent  
Soulevé du sol dans mes bras puissants  
Une fleur s’éveille dans ton cœur tambour  
Une fleur offerte vibrant à bruit sourd  

Je suis Amandine, viens, allons nous-en !  

Ton corps s’émerveille des jeux de l’amour  
La douceur des flots comme un ventre lourd   
Et mes mèches brunes que tressent tes doigts  
Mes seins désirants, ce chenal étroit   

Je suis Amandine, fée de la mer, viens, je t’attends  

Tu es le bateau guidé par le phare  
Oui, tu fends les flots, tu arrives au port  
Plus jamais ta vie n’aura goût de mort  
Tu es le bateau et tu tiens la barre  

Je suis Amandine, papillon de la mer,  
Viens, je te dépose sur le sable désert  
Ouvre donc les yeux sur ce ciel de traîne  

Goûte aux embruns, adoucis tes peines
Puis redresse-toi, homme frémissant  
Puis retourne-toi, homme au cœur battant

Je suis Amandine, fée de la mer  
J’emporte tes tourments au fond de l’eau claire.  

4/12/2011 DL