Arrive forcément le moment
Où le monde se rétrécit
Où le monde se dépeuple
Où le monde n’est plus
Qu’un territoire désolé
Marqué de plages vides,
De vastes étendues désertes,
De cratères implacables
De sommets devenus inaccessibles
Même à la contemplation
Sans chaleur, Sans lumière,
Sans appel aussi
Arrive forcément le moment
Où les objets s’écoulent
Hors d’eux-mêmes
Pour ne laisser que leur peau desséchée
Sur le bord des  cœurs
Qui se fanent sous leur poids
Pourtant dérisoire
Arrive forcément un moment
Où la Vie, sens sacré  désincarné
N’honore plus que sa promise
Depuis la nuit des temps
Dans un présent
Où les images s’effacent
Où les mots s’en vont
Où l’altérité se dilue
Et qui ne durera que le temps
D’un dernier soupir

Domi Lejeune 6/1/2012