Les mains moulent/démoulent
l’air autour de l’éveil.
Il se remplit d’un son vibré
échappé des entrailles.
Elles se déposent.

Nul éveil ne brusque.
Le corps apparaît, irradie.
Le silence de la nuit continue.

La note basale se rassemble,
sans urgence et s’élève,
fidèle et contenue.

L’espace intérieur
se déploie devant soi.
Aisance.

Le jour écoute le corps
se nourrir du souffle
encore quelque temps.

L’aube est le dessert de la nuit.


Le corps « se réveille doucement. Ne faites rien. Restez au lit. Au bout d'un certain temps, la globalité du corps vous apparaît, puis sa radiation et sa chaleur. ... La méditation est naturelle, non orientée. C'est la continuation du silence de la nuit. Personne ne médite. » E. Baret, Le yoga tantrique du Cachemire, 147.


 

« On peut fort bien éprouver la
sensation de l'obscur lorsque
l'aube paraît. Il suffit pour
cela de formuler clairement le
sens de l'aube. »

François Jacqmin, Dix aphorismes crépusculaires, in L'oeuvre du regard, p. 144, éditions Le Taillis Pré.