La cuvée 2012 tourne sans cesse sur mes platines (voiture, salon, pc, chevet…). 

Une musique souvent introspective, un rythme qui sort des profondeurs sensorielles. Trois musiciens au sommet de leur instrument, de leur art et une musicienne-compositrice qui bien sûr balise la scène jazz, mais marquera toutes les oreilles qui aiment la belle musique.

Je n’aime jamais tant les compositions de N. Loriers qu’en trio. Le rythme est premier, toujours, sans la voix, quand bien même excellente, des instruments à vent ajoutés.

Si vous n’êtes pas jazz, précipitez-vous quand même, vous sentirez le jazz vous prendre dans des profondeurs insoupçonnées. Nathalie Loriers est une bonne entrée dans cette musique qui est tout doucement devenue une des musiques classiques du vingtième siècle.

Bon, si vous êtes jazz, vous devriez déjà l’avoir, ce cd ! Et, de toute façon, je ne dois pas essayer de vous convaincre de l’excellence de la Dame. Le son est à l’épure, au meilleur de sa forme en trio: piano leader, une contrebasse de dieu le père emmenée par un Philippe Aerts très inspiré, qui s’immisce au plus profond de la vibration sensuelle. Le tempo, le métronome, est entraîné par  Rick Hollander, jamais pris en défaut.

Deux ou trois reproductions de Nymphéas - c'est le titre du premier cd de N. Loriers - en tête, une bonne tisane, et vous vous laissez porter. Vous vous surprendrez à vibrer avec les cordes et les peaux.

À force d’écoutes, vous finirez par anticiper le son, à le reconnaître comme émanant de votre propre onde vibratoire. Par exemple, dans La saison des pleurs, la pianiste retient le son par une frappe dont la maitrise recèle toute la puissance contenue. On sent cette énergie que le silence abreuve. (ajout 13.03.13)

Une musique où il fait beau à l’intérieur. Vous sentez presque les bulles qui remontent le long du corps, dans une caresse ondulée et pénétrante.
Le rythme s’invite à cœur d’âme sans qu’il soit le  moins du monde intrusif. Il fait petit à petit partie de votre univers. Il en faut de la maîtrise pour atteindre ce niveau-là.

Vous passeriez à côté d’un trio de rêve, franchement. Mais, c’est vous qui voyez…