François Jacqmin, Particules, Le Daily-Bul, 1981:
« L'univers
et le néant
ont la puissance
de ceux
que l'on dispense d'être ».
***
Tout est dit. (Mais comment fait-il?)
N'étant ni celui-ci
ni celui-là,
nous ne sommes
ni puissants
ni dispensés d'être.
Donc faibles
et en questionnements.

Tendons-nous vraiment
à cette humilité
en forme de faiblesse ?

Dans notre essence,
nous posons-nous
de bonnes questions ?

Et puis qui est ce « on »
qui dispense d'être ?

Sommes-nous nombreux
à chercher sa trace ?

Vingt ans déjà
que François Jacqmin
a rejoint
néant & universel.
Il fait peut-être
partie de « on »
maintenant.

 

Le recueil contient dix poèmes comme celui-ci. Au plus près de l'allusion au silence. Le texte qui le suit émane d'un défi lancé par Karel Logist pour son dernier atelier: ne point user d'articles comme le la les, un, une. Une intéressante discussion de terminologie grammaticale s'en est d'ailleurs suivie lors de la lecture! Ah, labilité de la termino grammaticale en français, fort liée à une stratification générationnelle. Même nous, nous ne nous y retrouvons que péniblement... Sans parler des enfants qui doivent faire avec, sans y parvenir! (Récemment entendu dans le train, de la bouche d'une jeune instit' en devenir (et enthousiaste): "Comment veux-tu que je lui fasse comprendre ce qu'est un adjectif?")