Construire strate par strate
un passage, une géologie:
la plus fraiche par dessus


29 1 22

Sans plus effleurer nos fêlures
– leurs férules n'affleurent plus –
tout massage engage les Mains

qui accordent au corps
un pétrissage précis
apte à en éprouver l'assiette.

Y établir de la sorte
une fermeté ductile,
d'une armature en excuse,

presque par avance,
d'immanquables défaillances à venir.
Tant qu'à faire, y ourler nos résistances.

Elles y lesteront
quelque lisière débordante*
que le corps y aborderait alors.


* Voir Une appropriation épurée, §13


23 1 22

L'art du colmatage vestimentaire est bien au point désormais. Il permet de traverser l'hiver sans trop de replis ou de fuites en avant dispendieuses vers d'autres horizons dont une autre clémence, toute relative à l'ère des grands bouleversements climatiques que nous traversons après l'avoir nous-mêmes créée. Avoir compris l'origine de cette nécessité est une forme de victoire rétrocédée sur son passé propre... (Voir le texte ci-dessous daté du 19 1 22)

Une certaine forme d'intransigeance, une cohérence au long cours probablement, une intolérance aux modes & à la recherche du succès définissent assez un type de philosophes dont l'oeu vre est devenue plus familière sur Nulle Part. Le degré de familiarité varie évidemment. Celui dont un ouvrage m'est le plus familier est Spinoza (1632-1677) et son Éthique. Suit ensuite J. F. Billeter dont je suis presque en direct le déploiement de son oeuvre qui est toujours en cours. Clément Rosset enfin constitue un troisième pôle magnétique tant les concepts qu'il enroule autour du réel semblent appropriés. L'admiration est grande pour d'autres même si le degré de familiarisation est peu important: Whitehead, Wittgenstein sont du nombre.

Des fulgurances enfin se rencontrent dans les oeuvres de quelques autres: Aurélien Barrau, à la fois astronome & philosophe, Carlo Rovelli sur la mécanique quantique, & plus parciulièrement sur le versant de la gravité quantique, Jean-Clet Martin également. Probablement le plus fulgurant de tous. & par son intermédiaire et celui d'Aurélien Barrau Jean-Luc Nancy dans l'oeuvre duquel se pressentent des vibrations profondes qui me sont encore trop étrangères.

Parmi les femmes philosophes, Christiane Chauviré s'est spécialisée dans l'oeuvre de Wittgenstein, Catherine Despeux dans le taoïsme zen venu de Chine, Lilian Silburn dans le tantrisme shivaïte du Cachemire, Isabelle Stengers dans celle de Donna Haraway & Whitehead.


20 1 22

Nos césures strient
nos failles.

Multiples évitements
puis le corps s'engage;
un jeu subtil paraphrase.

les mises à jour
comblent avec application
ces abysses vallonnés
où s'apaisent nos séjours.


 

En traduisant physis par RÉALITÉ, J. F. Billeter lance un pont en direction de Clément Rosset qui en avait fait l'objet de sa quête inlassable en se mettant à l'école du réel.

La note 2 (45-46) établit également un pont en direction de L. Wittgenstein.

J F Billeter possède en lui ce sens de l'à-propos concis. Les profondeurs qui met au jour, il s'y médite aussi. Une réflexion qu'il a conduite sur ses chemins de traverse propres est peut-être ce qui caractérise le mieux l'oeuvre de ce couple qu'ont formé J F Billeter et son épouse, décédée en 2012. Ils ont enseigné la langue chinoise à l'université de Lausanne (à vérifier).

Les façons de faire qu'il développe seul désormais, depuis bientôt dix ans, constituent une série d'explorations davantage philosophiques dont les esquisses peuvent nous sortir d'un brouillard que d'autres cheminements moins traversiers, moins traversants s'avèrent moins aptes à éclairer un cheminement personnel. Il se peut qu'il ne convienne pas à tout le monde; il me semble que cela est le cas de toute philosophie.

M'interrogent quelque peu ces affirmations plus tranchées qu'auparavant, plus tranchantes aussi. Il semble plus enclin à adosser quelques certitudes acsquises à des intuitions qui sont venues à lui & dont il s'ouvre à nous (citation à joindre). Moins de propositions esquissées, le propre de l'âge corporel qui croït ?

Chaque mince volume s'insère à sa place dans la constitution d'un oeuvrage philosophique: elle demande à être observée dans l'ordre où elle s'est constituée, amendée, affinée sous sa plume: cela permet d'observer la subtile progression de ces cheminements bien balisés désormais.

Il convient peut-être d'observer en soi les effets que déclenche la compréhension du mouvement pris par une trajectoire empruntée pour constituer la voie que le sujet assemble sous ses pas, à coups d'intuitions successives. Elles acquièrent, à mesure qu'elles s'appuient l'une l'autre plus fermement, une portance qui ne permet probablement pas de brûler l'une ou l'autre étape, d'en ignorer la portée propre au coeur de l'oeuvre.

Un seul exemple, sans doute le plus flagrant, le paradigme de l'intégration. Une fois esquissé dans l'ouvrage Un paradigme, sa puissance d'agir propre s'établit & se conforme à l'esquisse aboutie . C'est donc en intégrant le paradigme de l'intégration au coeur même  de notre voie propre que nous nous l'approprions en y portant nos pas. Il s'acquiert une forme de certitude, de fermeté, d'assise, toutes précieuses à la constitution du réel/de la réalité qui s'assemble.

Il est vraisemblable qu'une intelligence silencieuse se cisèle en chaque oeuvre philosophique: elle approfondit notre cheminement propre ne intégrant à son parcours un travail tel qu'il en acquiert sa strate géologique propre, comme s'il y avait un avant & un après. Chacune de ces intelligences silencieuses que nous parvenons à assembler concourt à notre voie, à notre vie même.

C'est en portant une attention appuyée aux traces qui s'élaborent quand nous posons un regard rétrospectif sur le parcours entrepris, d'abord par l'auteur & à sa suite le lecteur que je suis, qu'affleure chaque ru énergétique qui s'écoule dans les anfractuosités de nos vallonnements, dans ces profondeurs pourtant intraçables dans leur détail précis, tant sont larges les lisières débordantes de la conscience. (voir le §13 d'Une appropriation épurée).

Observer comment se fomente dans l'avant du jour une pensée pétillante constitue une joie intrinsèque: son bouillonnement intérieur, son peps, son allant rejoignent le contentement corporel intérieur pré-existant. Cet allant intuitif propre s'observe simplement, bien davantage qu'il ne se conduit volontairement. La sensation est très nette: cet allant propre constitue par son mouvement dynamique une disponibilité qui n'aurait peut-être pas été accessible sans ce mouvement. Le post-scriptum (47-50) qui clôt l'ouvrage: les phénoménologues Brentano & Husserl n'ont pas « étudié le sujet dans son activité mais seulement la conscience dans son rapport à ses objets. Certains de leurs continuateurs ont cherché à rendre compte de l'existence (Heidegger, Sartre & d'autres) mais n'ont pas fait la différence entre réalité et mondes & n'ont pas aperçu le rôle du langage dans la constitution de nos mondes » 50.

Le langage du sujet que nous sommes contribue à constituer notre monde propre. Cette annotation appartient à la lente appropriation qui se laisse apprivoiser dans les travées d'un cheminement personnel. C'est ainsi, page après page, que s'émancipe pas à pas une pensée ayant élu avec grand soin, par essais & erreurs, quelques ouvrages s'ils font converger en soi ce qu'il est capable d'en saisir le propos pour le malaxer avec à-propos.

Cet ensemble de notes du jour sont destinées à alimenter un essai à venir sur l'Héraclite billeterien.


19 1 22

Quand l'assaut prévu
par la science météo
pour le local se précise,

la lumière soudain se fait disparate,
entre grisailles effilochées
& hygromètries alarmées.

Le corps se surprend alors
à faire encor' mieux corps
avec la "couverture de

voyage" intérieur

récemment reçue
en amical hommage

à l'âge d'humain qui au tôt

de l'an neuf célèbre
un passage différé

au travers d'un col
l'arrachant à un cocon

liquide au profit d'un autre,

infiniment plus gazeux:
gelées persistantes,
berceau arc-bouté

au radiateur.
Un héritage reçu
d'une mère frileuse !


17 1 22

Il est tant de sillons entamés en une bibliothèque qu'est joie pure la reprise d'une trace laissée quelque peu en désarroi, à l'image des enquêtes personnelles que mène l'inspecteur en retraite Molavoine dans la pyramide dans Le Veilleur du jour (Jacques Abeille). Il y creuse journellement un sillon qui finira d'ailleurs par l'emporter, au grand dam de sa veuve, d'ailleurs qui déploiera ses talents propres comme Intendante-plieuse dans l'hôtel fréquenté par le veilleur. Cette constance-là, ces creusements reconduits, l'oeuvre de Jean François Billeter y est soumise en ce ce semi-ermitage-ci à chaque nouvelle parution de l'auteur, ce qui est le cas en ce début 2022 avec Héraclite et la traduction du deuxième chapitre de Tchouang-tseu, entamés en cours de week-end.

L'occasion de cette note est un Essai sur l'histoire chinoise, d'après Spinoza qui clôt l'édition de 2016 de Chine trois fois muette (91-140). Il a éviddemment tout pour plaire: s'y conjoignent deux fils majeurs sur ce site. J'en avais complètement oublié l'existence alors que les surlignements & annotations nombreuses que j'y ai laissés indiquent pourtant une lecture attentive. Le droit à l'oubli est un droit humain, n'est-il pas ? Je suis loin d'être hypermnésique, comme une de mes amies chères qui époustoufle immanquablement mes neurones, quelque peu béats, à chaque fois que j'assiste à un de ces déploiements circonstanciés, parfois quelque peu nostalgiques...

Version 2022 de ce sillonnage neuf en ce lundi.


14 1 22

14h50, corps face au Port des yachts, Liège

Le solaire miroite
en reflets moirés
sur quatre proues blanchies,

chacune la sienne propre,
au scalpel tracent maints voltiges
fascinant l'oeil conquis.


Entrecroisements fractals.
Missionné à cela
le corps s'imprègne,

recharges pleines.
Vrombissement citadin,
une continuité d'hyperbasses

recouverte par les vrombissements
des plus impatients
qui s'agrippent aux pédales

carrossant de vide
l'insolence de ces pistonnages,
rosseries plurielles.

Nocives planétaires
ces néfastes sont amenés
à disparaitre.

Les tansitions sociales
sont toujours trop lentes
pour celles & ceux qui les perçoivent.


10 1 22

Délaissant les lassitudes
le corps se donne de l'amplitude.
Un déploiement énergétique
acclame l'accueil qui lui est réservé.
L'offre de libre passage
fortifie le circulant.
Tant va l'amande en sa douceur tactile
par les pores & interstices
que se nourrissent les porosités,
les creux & les monts du seul véhicule
dont l'humain ait été paré
pour se déplacer naturellement: son corps.
500.000 km/h, pas mal quand même,
par rapport à son environnement cosmologique.


Le monde hors sol
que le capitalisme bleu fou
nous impose de force
depuis la naissance des enclos
dans lesquels il a décidé
de nous confiner en nous imposant
moult clôtures physiques & mentales.
Les Anglais nomment cela: the enclosures.
Il marque le passage du pâturage libre
aux pâturages en champs clos.

Nous aussi avons été parqués
& dès que nous sortions de nos enclos,
nous avions appris à montrer patte blanche.


Au XIXe siècle, le livret d'ouvrier offrait  aux maitres de forges & autres capitaines d'industries, sous couvert de votes orchestrés par leurs valets parlementaires, un outil commode pour consigner les passages en leurs usines pour un mois ou deux. Ainsi se contrôlaient nos allées & venues. Les pass sanitaires n'en sont que le dernier avatar qui nous font prendre conscience que, ben oui !, les wcs sont probablement bel & bien fermés de l'extérieur !

Nos ancêtres journaliers étaient ainsi enclos ou exclus au gré des puissants.

De nos jours, se manifestent deci delà des poches de résistances. Le recours aux moyens inadéquats que sont manifs, pancartes & banderoles où éclatent un individualisme puissant que nous leur avons laissé enraciner dans nos coeurs ne les inquiètent pas. Il ne s'y manifeste que le cumul de nos impuissances à les contrer de manière compétente.

Contrôler nos allées & venues via nos smartphones ou via les livrets d'ouvrier, seul l'outil change, pas le contrôle. Les pass sanitaires n'en sont que le dernier avatar donc: ils nous font prendre conscience que, ben oui !, les wcs sont très certainement fermés de l'extérieur, non ?

Seul, pour l'instant, le recours aux droits qu'ils ont dû nous concéder après deux conflits mondiaux dévastateurs & une décolonisation forcée & superficielle parvient timidement à les contraindre provisoirement à modérer leurs intransigeances. Mais ces recours ne seront efficaces qu'un temps, celui de modifier nos "lois & règlements". Une simple question de mois.

Tant que l'insurrection ne se généralisera pas en refus obstiné d'encore huiler les rouages de leur système, nous en resterons là, à cet état de sujétion à tant d'infâmies qui se font chaque jour plus criantes. Nous nous laissons trop conter fleurette. Nos achats en ligne, nos assuétudes numériques, nos bagnoles aux carrosseries rutilantes sont autant de moyens de nourrir le très très grand capital. Nous engraissons, en excellent derviches-tourneurs, leurs moulins à prières qui moulinent toujours plus de fric tombant chaque seconde dans leurs escarcelles, au gré de nos errances...


7 1 22

La lisière débordante, ce vaste hors-champ de la conscience. Si vaste qu'une vie n'y suffit probablement pas pour en faire le tour, ne fut-ce qu'une fois. C'est à coups d'intuitions apparues à la surface, telles ces bulles remontantes d'une masse d'eau, trahissant la présence d'un courant né dans ses profondeurs; c'est la raison pour laquelle elles nous sont si précieuses, ces intuitions. Elles nous offrent des aperçus fugaces ces au-delà de notre conscience propre.

C'est dans l'organisation géométrique de son Éthique que Spinoza pose les bases solides de leur définition. Le temps les solidifiera encore après lui.

Ce bout de texte conclut presque un essai Intitulé Une appropriation épurée. Il rend compte d'avancées plus certaines initiées par J F Billeter. S'y assemblent les enseignements principaux que j'ai perçus dans son oeuvre; ils accompagnent désormais au quotidien un corps qui (s') écrit...

Ces deux philosophes sont plus que certainement les deux inspirateurs principaux de cette vie d'écriture-ci.


5 1 22

Un gros grain d'effroid
a semé deci delà
quelques traces blanchies
de quelque pleur nocturne,
vite contenu. Seules quelques
surfaces froides leur font accueil.
La foule des blanches était parsemée.
Les toits se remarquent en mieux.


2 1 22

Matité grise
vitre écran
humeur interne
au beau fixe. Sons
radio sans pub
– couic ! – Le clan
des jours contents en soi;
formes multitude.

8h59
Le fenêtrage gristounet,
porte ouverte,
adoube le corps.
Son assemblage,
toutes sources lumineuses
éteintes, met à profit
ces instants déployant
l'arbre ventilatoire.

L'oxygène silencieux
pare le corps au jour,
la part des choses faite,
la synthèse gérée:
décision au sortir de la douche.
Composer avec les fondations contemporaines,
telles que le soi les a formées,
dans le sens d'un érémitisme mâtiné.
Ryokan se cornaque de lui-même.


30 12 21

Assurer chaque matin de sa présence fluide suffit à la lumière diffusée en l'antre intérieur. L'ancrage d'éveil est profond. L'attention portée aux sensations propres dont le corps est le siège en état d'éveil laisse rayonner en lui un bien-être confortable. Même sous une pluie battante.

Été surpris par la solennité du glas des morts lors du décès de la mort d'une amie. Au pied du clocher, la réverbération mate de ce son alenti impressionne. Ce sens de la scénarisation sonore publique & anonyme étonne.

Jacques Abeille, Les graphies d'Éros: épancher du rêve dans la vie réelle. 231

28 12 21

Les saveurs que distille une vie s'apprécient au quotidien, dans le fin tramage qu'elle tisse en continu avec le fil d'une intériorité contente d'être là où elle est, sans attirer d'attention particulière sur elle◊  Une vigueur soudaine anime branches & feuilles pérennes proches Une pénétration cheminante contraint la flamme  Cela suffit à distiller dans la pièce un fumet de bois cendré  Le corps boit au moment instant la caresse vitrée d'une éclaircie solaire née d'une trouée justement accueillie Le matelassage intérieur promeut un rayonnement apte à absorber goulûment ce qui se peut capter◊  L'arbre à joies intérieur, d'une brève sortie, propulse aux joues & dans l'entrejambe écarté un air vif, le corps posé là sous le havre charmé◊  Une porte se referme à l'approche d'un galop assombri

L'aération des pliures à la faveur d'un hiver amolli, en quelque sorte.


27 12 21

L'incertain
au bord du déséquilibre
mû par une énergie qui
peine à s'orienter.

Ce désorient-là,
il s'agit de le nourrir
pour qu'il reste tapi;
se promeuvent ainsi
le stable, le paisible & le fluide.

Les conjoindre tous trois
en un assemblage
suave, distinctif
marquant la tonalité

de certains propos tenus.
Le volatil jamais loin s'il
n'est pas aligné
sur l'impondérable, l'inconsistant & le fluide.

C'est en ordonnançant nos joies propres qu'elles acquièrent le potentiel suffisant pour s'épanouir aussi pleinement que possible en nous.


26 12 21

S’achemine en soi
une fascination à
la béance dodue
en lisant Constance ou la pure révolte

D’une plume majeure
se contredit l’arbitraire
des conventions
(99): voilà
qui dit en très peu de mots

ce qui pourtant ne
participe que si peu de l’éducation
qu’enfants reçoivent de leurs progéniteurs
Je chemine sur une pensée qui en moi se forme,

si loin du conforme,
autour d’une hypothèse encore informulée:
elle se déduirait dès lors
en cours du déroulé de l’intrigue

Une fiction ? Un idéable à
atteindre plutôt
Élire en offrande
l’interstice utile

pour la laisser se
fomenter en soi


24 12 21

(D'autres moulins, évoquant quelque peinture de temps révolus, au siècle d'or hollandais. Source DM Magazine, 24 12 21)


Les grandes aubes
moulins d'antan,
leur élégance native
accueille sur leurs axes
les eaux ruisselantes,
prêtes à user leurs pierres
sur d'anciens blés
qui faisaient gonfler
leurs pains, dans les fours
disséminés par les chaumières♥
Ces simplicités volontaires allaient de soi
Nous les aurions galvaudées
au fil de temps cupides
Ils en ont sophistiqué les procédés,
arrimés au toujours plus

L'éveil corporel saisi
par ces majestueux allants de soi
L'amorce du jour,
dans l'allant de l'aube,
une pénombre aux reflets
grisouillant dans les miroirs,
nourrit la peau, souplesses acquises,
d'une huile qu'avalent les pores ouverts


22 12 21

Lendemain de l'hivernal solstice.
L'arc diurne augmente de deux secondes♦ C'est modeste bien sûr Pourtant, c'est le jour du basculement: le soleil a arrêté de quitter l'hémisphère nord de la planète qui nous héberge D'ici le 31, il aura crû de 297 secondes, cet arc diurne La durée d'éclairement au sol est de 7h59' Le 31, il sera de 8h04' C'est de l'imperceptible L'heure du coucher solaire recule de 16h36 à 16h43 Par contre, son lever continue de prendre quelqu'attardement: le 22, 8h37; le 31, 8h39 Apprécier l'idée qu'il croît avant d'en faire le constat: fin janvier 2022, nous aurons une heure neuf minutes de clarté en sus (Source des données: Annuaires 2021 & 2022 de la Société astronomique de Liège)

Savoir mieux dans quoi baigne notre planète offre une clé de décodage du réel qui permet d'en assumer les grisailles sans prendre sur soi une quelconque forme de culpabilisation mal placée face au repli corporel sur l'intérieur, notamment le week-end Se dessine une semaine où le corps prend soin de son énergétique propre Une dynamique inventive est à l'oeuvre


18 12 21

Passage souple assagi: un an neuf fera de 2022 une année paire sans bisex-tilité, une année repère ? Repaire ? (Se) dire ce dont la conscience est en prise avec son dépaysement propre est utile au parcours qui se trace avec légèreté.


Source: Le Ciel, Société astronomique de Liège, 12 21, p- 618


 

 


18 12 21

Soit
Socle propre
univers liquide
ganté d'humide froideur.

Pores inspirent en clarté diffuse
univers cocon temporisé
larme inédite aux bords fastes.

Précis effrangé
soupir sûr.
Soir.


15 12 21

Un chemin s'infléchit,
une voie s'incurve
en suivant les inflexions

du terrain propre sur lequel elle progresse.
L'hésitation décroît à mesure
que le doute se lève

sur les perceptions captées
autour d'un profond désir
d'en parfaire l'expression

adéquate des effets
que cette intuition
de la nature de phénomènes observés

exerce sur le contentement intérieur.


12 12 21

Nap time

Le corps sans ambages
assume l'ouvert
sous un auvent abrité♦

Dans ce temps nappé,
douce quiétude:
chaleur assemblée

en creux traversant♦
Limpide retrait,
grisaille réduite à néant

derrière paup!ères closes
Scories fourbies
à l'unisson de l'en soi

En anglais, le mot nap équivaut à sieste en français♦

10 12 21

La pente jardinière se fait lent frisson.
La pluie s'énonce blancheur
sur un rideau vespéral.

Une activité douce prend pied.
L'énergie a reparu, modeste
& non hésitante. Merci, toi !


9 12 21

Quelques soulèvements de chape
nuancent le gris
de clartés réverbérées.

À chaque pause du regard son changement.
Une pluie roide tend à blémir.
Un corps en retrait,

Rien n'est neutre: un rappel de vaccin
& le corps réactif accuse le coup.
Le contentement intérieur

empreint tout acte pesé,
assume toute passivité
avec une patience sereine.

Le corps, digne de cette confiance
intime sa dépose. Le soi,
une source devenue sûre

quant aux besoins à rencontrer.
L'impulsion à mieux formuler
ce qui est à l'oeuvre

contribue par là même
à cette sérénité patiente.
Épurer les efforts jusqu'à leur absence !


5 12 21

Hivernage

L'hiver météo exige
du vivant une forme
d'adaptation animale:

L'hibernation, non.
L'hivernage alors !
Sous peine de s'y dissoudre.

Ces calendaires se mirent en nos canaux alentis;
s'infiltrant entre deux nuages affinés,
toute joie est bonne à prendre

sous cette grisaille ton sur ton,
peu propice à ce bal chez Temporel,
en ce tiers-temps de lumière

livré par l'astre consenti

en ces portions planétaires
sises à l'alentour des cinquante degrés nord.

Ouvrir les corps à la puissance énergétique
de la vague cosmique qui les ondule tous,
telle une offrande matinale sensible aux flux

tenus propulsant la voie lactée.
Leurs vitesses frôlent l'étendue substantielle
qui enceint les corps,

constante vivacité
disponible
à chacun.


18 11 21

Incursion citadine; une heure vingt minutes.
Voiture délestée face au Palais des congrès.
Aller bus 1.

trois arrêts pédestres.
Retour lumineux
par les quais de Meuse.

La bure moniale,
un gainage enveloppant,
dispose le corps

à être complètement ses pas,
la tête, observatrice du sol,
situe le corps mobile

dans son présent essentiel,
sans urgence ni temporalité.
À constater l'ordre apaisé

qui règne en soi, cette marche
déroule ses pas centrés
sur une présence à soi

précise & légère,
nonobstant la charge
endossée dans le sac.

Deux pauses sur l'heure vingt.
L'une, méditative, respire.
L'autre, restauratrice, précède

vingt-cinq minutes de conduite.
Bread & readings. Walking
Three excellent news.

C'est en se laissant baliser de la sorte
par ce rayonnement intérieur
que le silence s'immisce en soi.


17 11 21

Une ombre teigneuse,
obnubilée de soi,
a envahi l'espace,

sommée par une petite pluie froide.
Le corps ploie, attablé.
La sieste peut effacer.

Norma, la règle,
se dérégule portée
par l'engeance intérieure

tenant à sa source
rénovée une fois
passé la demi du jour.


16 11 21

L'avancée dans l'automne est de bien des manières palpable:

  • luminosité souvent en berne,
  • rapetissement des jours: 35' en moins entre aujourd'hui & la fin du mois. Décembre nous en ôtera encore 18 avant que la mouvement ne s'inverse lentement.
  • La "bure moniale" constitue une barrière efficace contre les frissonnements. Elle s'apprivoise.
  • Les feuilles aux tons appétissants s'amassent: de prospectifs compostages après balayage une fois le saule totalement dénudé. Cela ne saurait tarder.

Nulle érosion de potentialités: juste des transitions, quelque remou passager qu'il convient de régler, une fois la lucidité établie. Les démarches rénovantes pour la maison s'amplifient en une organisation simultanée; les temporalités d'autrui s'accueillent plus volontiers. La nuance, toujours la nuance. Voilà qui sérénise une vie intérieure, la soulage d'instabilités mal vécues. Être devenu capacité augmentée à se confronter à l'un ou l'autre comportement approximatif la fixe, cette capacité augmentée, avec davantage de fermeté à l'esquif vital dans lequel ce corps est embarqué, comme tant d'autres.

Cela (dé?)montre qu'il s'agit moins de dépendance par rapport à des savoirs-faire étrangers aux miens propres que de complémentarité facilitée par cet ancrage conforté. Il a été nécessaire d'en passer par là probablement, en tout cas cela fait partie du cheminement sur une voie potentielle d'éveil, toujours en chemin, jamais atteint. Elle est davantage étoffée par la congruence que cela (dé?)montre.

C'est une étape; parmi d'autres. Une balise. Une borne franchie. Il convient de constater le franchissement d'une façon la plus neutre possible, sans y mettre de passions. Ce constat (nous) enroule sur la bobine qui se remplit à mesure que l'autre se vide de son fil sur le bobinoir, (source de l'image) reliées par ce fil de vie-ci tendu entre elles. Sur cette tension qu'est la vie même qui torsade le fil afin de lui donner davantage de force/résistance/solidité.

The self does not set the pace: each turn of the two takes place at a rhythm which is apparently independent from any will. La volonté d'en diriger le rythme de défilement tient probablement de l'orgueil, si bien défini par Spinoza. Life determines the pace. Not the self. & the pace is not set once for all. Each turn of the two axes is determined by the relative tension on the thread.


1511 21

Une grisaille intérieure
lutte pour ne pas devenir envahissante.
Corps chambré
resserré autour
de son climat intrinsèque.
& finalement s'attarder
dans la rondeur de nos urgences antérieures:
cet Amateur de conversation (Léo Barthe aka Jacques Abeille) retient le temps. Le volume jouxtait un nautre saisi pour y ranger une documentation complémentaire. Se replonger dans l'art très léché de cette plume, gorgée de tant d'élégance est un délice sans frein. Lecture partielle à voix haute. Une intransigeante absence de contraste où rien n'éclôt que ce gris impénétrable filtre avec tant d'application. Par moments, comme si la lumière pensait à s'absenter.


14 11 21

Offrande jardinière pommée:
quatorze fruits chus
rougeoiements patients somitaux
sur un lit feuillu.

Les pas tracent mentalement
le cheminement sculptera 2022
Deux courbes se rejoindront

noeud croisé
adossé au charme.
Un ordre résurgent règne

sur le paysage au couchant:
la lune se faufile entre deux branches,
bord inféieur posé

sur l'une; l'autre lui
indique par où glisser:
un cache-cache éthéré.

Cette lente montée lunaire,
s'agrippant aux branches,
en maitresses feintes de sa course.


11 11 21

12h25
Les ombres longues au jardin
lui font ces novembrures
nées d'un soleil

plus horizontal.
Au lever, bien après le jour,
persistance de rosées blanchies,

toits endimanchés de cristaux blancs.
Depuis quelques nuits,
l'automne dépose par endroits,

sur le plateau famenno-condruzien liégeois,
cette fine pellicule.
La dormance végétale s'en accommode.

L'oeil humain en jouit aisément.
Le corps entier, une tout autre affaire !
Les températures ressenties

lui sont peu accueillantes...
Son bardage s'élabore...

Source météoblue


10 11 21

Restaurer la nuit
en plénitude dormie.
L'éveil, une rémanence,

envisage l'ancien nommé
à la biographie connue en soi.
Il reste contrait

par le paradoxe ensommeillé.
Confier ce corps à la nuit,
fenêtre solaire en afflux de déposes.

Reposoirs de l'âge, il vient,
temps dégagés du jouir.
Incorporer le plein,

rondeurs enrolées,
sur la simplicité
de joies emmagasinées.

Tête chakrale s'imbibant mieux
de complétude. Une
somnolence liseuse

plume en main, un rendu
s'infiltre. Crayon actif
sans réelle conviction.

Derrida ne me déride pas.
Interstices comblés.
Fixités clouées.

S'en dégager rejointoie
la pulpe à sa vivacité.
L'étonnement comble.

Un colmatage entêté
de sirupeux nécessaire
pulpe homogène

apte à s'immiscer
dans toute infractuosité,
quelle qu'en soit la nature.

L'historique contingence:
ne rien ignorer du subjectif
ressenti. Toute traduction

travestit ce qui peut n'avoir été
qu'une somnolence lumineuse.
Pourtant, le comblé;

le colmaté persistent dans
la pelletée ronronnante.
Une possible forme de laitance,

une jactance élue, fêtue,
sans éjection.
Le propice approprié.*

* En lisant ces mondes où nous vivons.


Désordre.
Ce fut un désordre.
Ryokan m'offre ce mot.
Un feuilletage de fin de soirée.

Corps décontenancé par
le désordonné.
L'incoordonné, une nuit durant.
Contenance.

L'ordre revenu.
L'ordonnancement a repris
sa contenance.

L'air de rien
un corps fend l'air
trop froid pour un soi pourtant couvert.

Encapuchonné, ganté,
d'un pas vif, il va.
Dépôt de verres non cautionnés.

Il leur faudrait l'être:
tant de fours,
tant de sables

les ont formés;
d'autres feux
les retransformeront

pour, au mieux, prendre neuves formes.
Circuit court,
préférable;

de très loin.
L'exiger des décideurs.
Quand ?

Trop de mou
dans ces volontés-là.
Velléitaires avant tout.


9 11 21

En salopant des déserts
qui ne lui appartenaient pas,
l'espèce humaine a

-t-elle achevé son cycle de vie ?
Dans ces fracas d'explosions
solaires enluminant la Terre,

les humains ont perdu de vue
qu'elle leur avait été confiée.
Quelle funeste erreur !


COMME SI la fibre pourtant apaisée du corps

n’était pas encore (r)entrée dans sa trace
n’avait pas encore (re)joint sa trace,

COMME SI le corps voulait faire (re)monter de soi une décision qui reste à prendre, comme par exemple cette activité physique quotidienne hors pluie, quelle que soit la température en tant qu’effort pulsant au cœur de l’immense, tendu vers une optimisation perfectionnée de sa propre intention vitale,

COMME SI une nuit dormie en complétude n’était pas nécessaire à (re)constituer la parfois non-dépense énergétique du jour défunt.

La consistance de ces trois hypothèses (les COMME SI) semble inviter à mieux exercer

cet effort corporel pulsant au cœur de l’immense,
une force disponible au corps & trop souvent non suffisamment exercée.

Sous quelque forme que ce soit:

Tréteaux intimes dressés,
se recrée d'instinct une voie jouissive
poursuivant sur de neufs chemins

l'assise énergétique corporelle.
L'aplomb du parcours,
sa stabilité temporelle,

s'érige en bordure nocturne
dans l'éclat croissant
d'une fine lune.

Omniprésence de la nuit.

Quand s’offre au soi d’accepter l’éloignement de schémas déjà constitués au profit

d’une approche,
d’un rapprochement

au moyen d’autres formulations vitales,

neuves
voire même novatrices,
en tout cas encore inédites pour le corps,

saisir la balle au bond peut s’avérer être un geste propice au corps.

C’est aussi peut-être un test DU PARAGE de cet assiègement par l’incorroboré, COMME S’il s’agissait d’intégrer l’incorroboré au corps en transition. Forcément l'entre-deux d'un lien.

Le corps serait-il plus adéquatement paré en vue de poursuivre plusieurs pistes / voies / cheminements à la fois / en parallèle, voire à défaut successivement si cela s’avère plus  opportun, COMME S’il s’agissait de comprendre comment s’empreindre de plusieurs chemins vertueux simultanés ? C'est un questionnement, pas une affirmation. Juste une hypothèse parmi d'autres. L'incertain prévaut au tracé de la vie. Toujours.

Chaque chemin emprunté laisse une empreinte, quand bien même enfouie, insoupçonnable, rapidement désuète. Recouverte par d'autres, plus fraiches.

Tester, prendre le temps d’embarquer sur plusieurs traces en parallèle en fonction de la conformation de chacune. Cela semble empreint de davantage de clarté en formulant la quête entreprise, l’en-quête à la re-quête du corps. Pour affronter l'obsolescence des choses.

Chaque recherche de sens en réglant la résonance propre du corps en fonction du terrain sur lequel il se trouve ou sur lequel il compte intervenir.

COMME S’il n’était pas question d’offrir à tous la même facette de soi.

COMME S’il était [devenu] opportun d’être pluriel face aux mondes divisés.

C’est d’ailleurs, dans l’exemple des hommes de métier pris très exactement en actes, ce que j’ai entrepris de corriger dans la trajectoire vers le second essai qui s’avère être le bon !

Distiller les intentions étape par étape. Le second ne sait par exemple rien de mon souhait à terme de remplacer un système de chauffage par un autre. Trop de perspectives déroutent le binaire. Il n’est pas agréé pour cela de toute façon. C’est une démarche à entreprendre auprès de Valbiom lorsque système chauffant sera redevenu pleinement opérationnel. Ici donc, le séquentiel…

La démarche s’assagit donc.Celer pour sceller une connivence. Pas dans ma nature pourtant. Mais qu'en ont-ils à faire, après tout ?

Nulle urgence, juste un horizon très clair se détache dans le viseur. À taire pour l’instant. En le gardant au chaud par devers soi !

Autrement dit encore:
faire preuve de versalitité en fonction de chacun en vue de maintenir la portance du cocon ?

COMME S’il s’était agi d’agréer à cette pluriversité des actes

  • PRO/posés,
  • SUP/posés
  • sans IM/poser au chemin entrepris de se frayer un passage original à travers le même goulet d’étranglement, le même escarpement.

Ap/prendre de chaque erreur apaise la voie suivante pour la fois suivante sans en faire une loi d’airain universelle, la même une fois pour toutes, ce qui apparaitrait bien, à mieux y réfléchir, à effectuer toujours la même flexion si propice à l’usure de l’articulation à mesure que le temps s’écoule.

Il apparaît précieux de développer en soi ces capacités

  • afin de ne pas transformer chaque voie chaque fois en un passage infernal,
  • de formuler précisément par devers soi, en son sein propre,
  • de s’en donner le blanc seing,

COMME pour préciser un peu mieux chaque fois des formulations de mieux en mieux en adéquation avec les accès multiformes à négocier à chaque prise avec le réel de chaque détenteur d’un droit de passage sur des voies opportunes / opportunément parcourues parce qu’elles affermissent l’assise sur se bâtit l’écart si précieux.

L’inadéquat se transforme aussi en une adéquation limitée d’un comportement qu’il s’agit de mettre à profit.

Ce qui précède constitue un épongeage qui évite de similaires plongeons ultérieurs (au profit d’autres sans doute… )

N’avoir initialement pas été équipé pour ces mondes-là trouve ainsi à sublimer seul désormais chaque fois la voie la plus opportune pour emporter l’allant nécessaire au corps…

COMME S’il s’agissait d’opérer avec succès une transition entre un comportement fonctionnel séquentiel monopolaire (un pôle après l’autre à la queue leu leu)
&
un comportement social multipolaire (plusieurs pôles poursuivis alimentés en parallèle).

Davoir tant lu - soif inextinguible - au point d'en être venu à s'équiper d'un petit appareil mental critique, de type philosophique, logique, d’inspiration scientifique, analytique aussi, assure au corps un fonctionnement social encore plus harmonieux. Cela s’insère dans un parcours long d’ouvertures aux autres

  • plurielles,
  • polymorphes & éclectiques,
  • en un mot précieuses au soi.

Ces prises de conscience facilitent la montée en puissance réussissant à mieux situer l’humain sur son continuum propre.


8 11 21

Tant d'afflux:
du reflux parfois;
tout revers a sa médaille.

D'apparence,
toute jauge a ses caprices.
& pourquoi pas, après tout ?

Fallait juste le savoir.


6 11 21

L'art de dire par écrit ce quotidien qui advient est pratiqué avec excellence par Pierre Bergounioux. Son Carnet de notes (2001-2010) le plus récemment paru chez Verdier se parcourt volontiers, le temps d'un emprunt.

Matin citadin.
De grand matin.
S'évitent ainsi

tant de promiscuités virales.

« Nous nous séparons dans la rue anuitée, déserte. » 33 S'adonner à la lecture de l'immense d'une vie, avec un évident ravissement.

Une feuillée aux tons chauds
jonche l'herbe écourtée.
Un cycle saisonnier familier

se clôt tout en préparant
le suivant avec entrain.

(fin de jour)
Le soir empiète sur le salon.
Le bureau, l'autre isolat
lumineux, avec la flamme.

Le variateur planétaire
réduit la lumière
à une grisaille sans pluie.

Noce des ramures avec la nuit:
elle progresse dans les interstices (17h30)
D'un bleuté vague, ce cri

appelle le mouvement
que le vent met aux branches du saule.
Une ampoule jaune

d'une rue voisine ponctue
la trouée entre deux toits,
à peine esquissés.

C'est par elle que le soleil hivernal
souligne la pointe du jour.
Le plein de nuit vide la fenêtre (17h50)

fors ce point jauni.
Tentures.
Cocon.


5 11 21

Le sol sertit nos écueils
d'un galbe infiniment lent.
Il glisse sur l'échine cambrée.

Elle recueille ce perlé
dégoulinant à l'approche
de rosées blanchies dès l'automne.

Ce sont les toges dont ils se drapent
qui cèlent leurs errements.
Il n'est nul abri à leurs exactions.

L'onde, moindre douceur à la peau.
De froides nuits en aiguisent le coupant.
Matin cueilli dès l'aube

inonde le corps
apponté à son rayonnement.
Paupières closes, joies simples.

s'éteint la clameur
intérieure à l'abri couetté
de la nuit dormie.

Rumeurs intimées
dans leur concision,
façonnées sur le vide galactique,

convoquent nos résurgences,
toutes provisoires, aux ajours
adjoints à l'immense.

Penser, peu probable accouchement; n'est pas utérus qui veut♣  L'affleurement d'une idée à la conscience (co-science ?) la travaille ensuite dans la durée, parfois longuement, avant d'oser se risquer à une formulation plus précise♣  Souvent, sur Nulle Part, cela passe par un mieux cerner certains caractères définitoires qui la précisent tout en la débusquant de l'ombrage protecteur de l'entre-deux, ce flouté trop commode par ses imprécisions♣  Elle semble avoir consisté à intérioriser

  • le rationnel autant que faire se peut,
  • le raisonnable diversifié, en éqilibre fragile,
  • la mesure,
  • la cohérence

en accord avec un continuum de résolutions prélablement adoptées, nimbées d'une sérénité propice à tenir & les sens & la raison en éveil, à l'affût de l'insaisissable une vigilance, une attention précise s'exercent♣


4 11 21

Cette innéité acquise propre au soi, comme il est à tout soi d'acquérir la sienne propre: elle développe sa propre joie autour d'une rationalité bien mieux intériorisée, sereine, souple, adaptative dans l'instant ♥  Les exemples fourmillent♥  Elle est échine souple; elle consiste à ne jamais plus s'acharner à respecter un planning si le temps qu'il fait en définitive – dans le réel pur – en contrecarre le bon déroulement♥  Désormais, report, inversion de jours font seule règle♥  Le corps l'a acquise, cette innéité, de haute lutte par un irréversible basculement, une transformation sans retour, une mutation vécue♥  La vesprée galope vers la sortie, nuit noire pénétrante: à tant rompre la progressivité de son déclin génère en l'humain, accoutumé à la douceur de l'inclination virée au déclin, un besoin de faire retour (astronomique, le retour !) sur sa surprise♥  Désacoupler le corps de son amarrage de lumière pour l'y ancrer à la bouée des nuits sans fin, une urgence annuelle♥

Il sied à l'approche hivernale de s'autonomiser, de mieux encore être à l'écoute de ses rythmiques propres pour y accrocher les vibrations contentées à sa propre survie à travers la froide saison♥  Aiguiser un savoir-être au rythme de l'énergie affleurante à l'instant où elle se pulse, pensive; & se penche sur soi pour amoindrir un penchant à suivre cette inclinaison encline au versant sombre des forces galactiques♥  Un peu comme les habitantes de la vallée encaissée du Fond Martin, giron ancien de carrières de pierres dotant richement ses propriétaires autoproclamés, se sont accoutumées à l'écart solaire dans lequel se tient son fond au profit du mi-flanc de ses bassins versants♥  À chaque passage sur la route qui le longe s'émeut le corps qui en fait le constat♥  Il se rend dans le village voisin pour y prendre le train qui le mène dans cette vallée contiguë, plus évasée celle-là, aux filons miniers tant exploités par la haute bourgeoisie d'une Principauté écclésiatique attachée à des nobliaux bavarois, au grand dam de si nombreux servages condamnés aux entrailles profondes tant bien que mal étançonnées à d'abyssales profondeurs♥ [Cette phrase est trop longue !]  Un grand-père mort à 660m sous terre fait frissonner d'effroi l'échine du corps penché sur le carnet d'un petit-fils mis au net ici même !


3 11 21

Pas chiches, les mots annuités: songe aux afflux y affleurant sans s'annoncer & se répandant, lenteur tendue pendant un temps qu'indétermine l'intense, au coeur de quelque brume nocturne indécise♠  Un baume en soi dépourvu de heaume♠  Nos séjours souples s'enroulent sur les hampes de draperies chamarrées♠  L'amarante y règne sans partage, propice à y tenir une atmosphère dynamisante pour le corps d'en-soi drapé♠  D'un pas sûr de la trace qu'il ne laissera pas sur le chemin long, le corps procède à la prégnance authentique de l'instant fixée par la marque qui scelle son pas sage♠  Il ne se cèle plus rien de quelques certitudes mieux serties à la tonalité basale qui pulse en lui sans partage♠  (à suivre)

Une fidélité entée aux choix posés en apprécie le cumul électif♠  Il s'y dresse d'insoupçonnables souplesses assoupies au fond de vallons sillonnés par quelque pinceau lumineux variable, vissé à l'astre au coeur de la galaxie♠  Traduire sans tout réduire en influx fluides façonne l'orientation bien plus stable de chaque instant dans le ruissellement continu d'énergies abouchées à des sources diversifiées, pour l'instant automnales♠  Présence intensifiée, moelle émoulue du soi qui en assure, d'une prégnance toujours éphémère, insaisissable, non-immobilisable & pourtant omnipotente♠ 

Percevoir en soi un space de déploiement utile à son plein épanouissement dégage quelquefois juste assez de contenance pour inaboutir dans une impasse glauque♠  Peut-êtrre est-ce le cumul de ces clarifications successives qu'un succès s'accomplit pourtant, sans s'annoncer en gare, en s'employant à toujours parfaire différemment les possibles multiples sans en élire l'un plutôt que l'autre♠  Celui qui s'élit s'échoie de l'intérieur♠

Savoir, est-ce pulser au rythme voisin d'une énergie affleurante à l'instant même où elle se pense absentée, pensive & penchée sur une possible optimisation sans autre objet, inattribuée presque, de nature universelle ? Savoir, est-ce cela aussi, parmi d'autres ? À questionner assidûment ces viduités affleurées par d'autres possibles, il s'y épouse de surprenants potentiels en devenirs multiples♠  Leur présence indevinable l'instant offre une confiance qui lui est confiance en toute confidence; même pas confusément♠ 

Autant de voussures voussoient nos volutes évanescentes, s'évanouissant dans d'inacceissbles creux en proses silencieuses, profondément cavernées, comme pour se mieux prémunir contre certaines attaques de l'air impur♠

Le corps souhaitait peut-être aussi l'éveil pour mieux dissoudre tout éternuement émis♠