Cette anthologie a été originellement publiée par la maison de la poésie Rhône-Alpes. Ce n° 45 a été épuisé, c'est dire son originalité et sa popularité. L'éditeur a eu la très bonne idée de la rendre à nouveau disponible. 288 pages de découvertes. Un charme fou, une fenêtre ouverte sur un monde dont la poésie en général peut se reconnaître tant elle est un langage universel. Glané sur un étal du marché 2017 de la poésie sur la place St Sulpice, elle enjolive depuis d'instants de partages de nos voisins de l'est.


Deux exemples chers sur nulle Part: 

Un papillon ou deux, 217
Olga Sedakova
à la mémoire de Vélimir Khlebnikov
...

Que nous chaut le dernier cri du jour
et ce qui fait fureur dans la nuit ?
Ce monde, comme un crâne, regarde:
nulle part, fixement...
D'un papillon, Vélimir, ou de manière
encore plus brève
nous pavoisons les résidus.
...

Evguenia Lavout
sans titre, 142

Attention, la porte se ferme qui mène à certains territoires,
plus rien à découvrir, nulle part où aller,
sauf dehors et à la maison,
où retrouver les serviettes aux franges chiffonnées,
soigner ses veines, rompre des lances, ouvrir les poings,
enlever les kleenex des robes de l'an dernier.


104 poètes ont été choisis, traduits et présentés (par ordre alphabétique en fin de volume) par deux anthologistes: Hélène Henry-Safier et Christine Zeytounian-Beloüs. Des encres de Marc Pessin ponctuent et font respirer cet ouvrage de très belle facture.

La revue Bacchanales, la tenir à l'oeil peut-être... Ses numéros thématiques attirent l'oeil et convoquent l'intérêt.