Mourir au printemps
Les rires volent en éclats
Arrêtés les cris et les jeux
Plus de câlins, ni de fessées
Ne plus grandir, jeune toujours
Ne jamais connaître le premier amour
Ne jamais aimer à en mourir

Mourir au printemps
Effeuiller la rose des vents
Marcher à pas décomptés
Valser à contredanse
À contretemps
Vol arrêté des anges amputés
Tomber par terre
C’est pas la faute à Voltaire

Mourir au printemps
Prendre un coup de sommeil
Et clore les paupières
Entrer dans le silence
Les mots à jamais
Sur le bout de la langue
Ainsi meurent les fleurs
Et les vivants pleurent leurs jardins dévastés


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