Les rencontres d'une bibliothèque personnelle, La Léonardienne, livrent deux traductions du Tao Te king. Une comparaison brute de décoffrage. Deux spécialistes nous livrent leur lecture.

L'ouvrage
  Trouvé en chinant virtuellement,
puis en fréquentant le libraire
à l'enseigne du
Commissaire Maigret... (Liège)
Couverture cliquable
Le traducteur En 1995, Jean Lévi traduit toute l'oeuvre
de ce philosophe chinois Han Fei (-280/-233).
Cet inédit est épuisé; il avait paru dans la
collection Points Sagesse, n°Sa 141.
Han Fei a livré de précieux Commentaires
sur Lao Tseu. Jean Lévi, leur traducteur,
fournit la traduction parue en 1980 sous la
plume de Liou Kia-hway pour le tome III
des Philosophes taoistes paru dans la collection
de la Pléiade.
Jean Lévi a depuis lors lui-même traduit
le Tao Te king dans ce très bel ouvrage.
 Sa traduction  
 Comment taire cela ?

 Régler son pas visible sur l'in/im

  • visible,
  • audible,
  • palpable:

suivre son inclination profonde sans se préoccuper de devoirs, de performances. Une attentive vigilance contente en soi exerce son attentive vigilance à maintenir "sa souche" ferme, "sa racine".

Telle est

  • la voie à créer,
  • le chemin où progresser,
  • l'acte à peaufiner,
  • l'action s'accomplissant,
  • l'activité à exercer,
  • le fonctionnement des choses à observer,
  • la méthode à laquelle s'initier.

Telles sont les traductions proposées par J. F. Billeter pour rendre le tao.

"Les orifices vacants laissent pénétrer jour après jour de nouveaux souffles vivifiants." Han Fei, p. 191.

"[Lêtre humain] qui retient la vertu originelle, ["qui n'est rien d'autre que la plénitude [originelle] du corps, 184], tout en vivifiant quotidiennement son corps par des souffles harmonieux, se conforme à la soumission anticipée." 191

Merci à Jean Lévi de nous offrir avec cette traduction le commentaire éclairé sur certains versets de Lao-Tseu par un philosophe qui a vécu au 3e siècle avant notre ère, en Chine. J. F. Billeter s'était de manière similaire attaché aux pas de Tchouang-tseu, dûment traduit en 2010 par J. Lévi aux éditions de l'encyclopédie des nuisances.

 "Le Tao ne connait pas la routine. Du Tao surgissent la vie ou la mort. Le Tao est ce qui norme; la norme est la configuration commandant à l'ordonnance des choses. Les choses qui ont une norme ne s'entremêlent plus. Si, dès qu'ils possèdent une norme, les objets sont classés, cela veut dire que la norme est le principe qui les ordonne."

Souvent la fréquentation de la philosophie extrême-orientale nous sauve

  • d'urgences mal pensées,
  • d'angoisses mal placées,
  • de soucis qu'elle désagrège,
  • de vanités qui se désagrègent à son contact.

Le corps vivifie sa plénitude en s'harmonisant par les souffles et en se conformant à la soumission anticipée.

Se soumettre de façon anticipée aux souffles harmonieux, de façon consciente, rend le corps conforme à sa plénitude vivifiante.