Deux tremplins pour une vie

condensée autour

de l'essai philosophique

& de l'essaim po&tique:

envolées vers sa consistance.


L'un reflète d'autres socles,

l'autre pulvérise des perceptions.


Joie quotidienne résolue:

elle défaille peu,

parfois est encore trop fort.


La pulsion vitale cisèle au corps

quelques joyaux glanés à d'autres plumes:

la fougue l'embrase alors.


L'embrasse spinozienne

la rassemble parmi les statues

qui naissent, telles des bulbes

sortant de terre, au coeur

des Jardins statuaires encore à l'abri

des calvalcades barbares.


Nul ne sait pour combien de temps.


L'obscurité vient,

inéluctable & rebelle,

sur les cités qui croissent

dans la démesure rétinienne.

Rien ne les retient.

Elles pulluleront tant que les humains

n'auront pas décidé les replis

qu'ils n'auraient jamais dû délaisser.


Puissent les peuples autochtones

accrochés à leurs terroirs vitaux

soutenir de l'intérieur, guider

ces quelques jeunes aux avant-postes

vers les replis de la Terre.

S'il n'est pas déjà trop tard.


Ces deux flux conjoints

tresseraient à eux d'autres rus.

Des greffes prendraient,

d'autres pas.

Rien n'importerait,

seul le chemin...


Vers ces recoins intuitifs

en retrait d'errances certaines.


Nul abri ne sied,

seuls quelques ancrages

gravent les corps dans la géologie.

Ils s'y renforcent, y acquièrent

leurs densités propres,

dès lors parés pour gravir

les monceaux de gravats.


Rendre nos traces fugaces.


Seul l'imperceptible

requiert les corps intenses.


Les interstices sont corrosifs.