Vous le sentez bien, elle nous file entre les doigts, la Belle Gigue, mal tissée sur ces machines textiles anglaises et royalistes du XIXe qui a vu rugir d’autres lions sans que jamais aucun ne s’acclimate vraiment sous nos latitudes hautaines.
Moult tisserands, certains doués, d’autres moins, se sont penchés sur ces accrocs qui grandissent à vue d’œil, à mesure que le XXe s’est écoulé.
FRONTIÈRE
Nous en sommes à l’ère des fileurs, qui se défilent derrière des foules qui crient, crient, crient… et votent. Rien n’y ferait, pourtant: un simplisme frontalier protecteur contre des envahisseurs au potentiel malveillant s’était installé. Ils se revendiquaient

    • qui d’une langue apprise aux girons de leurs mères, la belle affaire, le hasard d’une naissance;
    • qui d’une religion incompatible avec les dieux dissidents;
    • qui, d’un écrit jamais lu, d’un film jamais vu, d’une expo jamais parcourue, mais la rumeur suffit, amplifiée par la technologie,jamais au service du mieux, semblerait-il, pour ostraciser au nomde principes nullement universels, puisque trop souvent religieux.

MUR

    La frontière se fait mur étanche derrière lequel barricader sa bonne conscience. Pour un d’abattu, combien d’autres sont nés depuis Berlin ? Mais à quoi servent les frontières ?

GANDHI
Un Gandhi, il nous faut. Un Mandela mondial, pour éviter à la planète de glisser vers l’embrasement qui dressera les uns contre les autres...

RACE

Procastinerons-nous encore longtemps avant de filer vers une plus grande authenticité, le meilleur de nous-mêmes, et exiger la fusion définitive de ces soi-disant races qui n’ont pris forme dans l’esprit des séparateurs que pour mieux nous opposer ?

HAINE

Laisserons-nous encore frapper la haine aux portes d’un couvent, car c’est de la même eau ? Lirons-nous longtemps encore ces médias serviles, rapportant les moindres faits divers au détriment de toutes ces initiatives qui foisonnent sans jamais atteindre la ligne de flottaison médiatique, entre ost-racisme, émotions et jeux ?
Nous laisserons-nous encore longtemps anesthésier par de lénifiants propos, nous qui ne nous joignons à nulle foule criarde, mais n’en constituons nulle autre, nulle part, ou si peu longtemps qu’il ne vaut même pas la peine de s’en indigner ?
Parcourir les partitions de la haine ordinaire et plurielle ne peut être un projet de vie. Et pourtant…
Il nous faudrait peut-être d’abord atteindre à la sérénité en nos cœurs, parfois défaits par la vie elle-même, avant de rejoindre la seule espèce dont l’intimité nous est acquise, un peu, L’ESPÈCE HUMAINE.


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