Se rassemblent ici des textes qui ne s'insèreraient nulle part ... ailleurs. S'y épousent des formes d'appartenance (Territoires), s'y rencontre un établi fait de mots, et plusieurs formes fixes auxquelles l'inventivité de Karel Logist poussait les participantes (et un ou deux participants, dont moi!) à s'initier. Seuls L'établi et le territoire sont régulièrement alimentés désormais.
LES RIMES DE P.-J. TOULET DANS LES CONTRERIMES
Je me suis proposé une contrainte en apparence simple: reprendre les mots à la rime que P.-J. Toulet avaient choisis dans ses Contrerimes et d'en faire de nouveaux poèmes. Au gré de ma fantaisie. C'est un chantier ouvert.
Félix Fénéon, vous connaissez? Ses Nouvelles en trois lignes (Livre de Poche, Biblio, n°9) sont "de brefs comptes rendus de faits divers, publiés de mai à novembre 1906 en page 3 du Matin, au milieu d'autres notules... Sous couvert de texte informatif, [...] [il] opère un véritable travail littéraire : ... forme courte...économie sémantique et syntaxique." (Hélène Védrine, dans la présentation du livre).
La bibliothèque des Chiroux (Liège) l'offre en prêt à ses lecteurs. Une recension impresionniste de ma lecture se trouve ici.
Deux exemples de nouvelles brèves par F.F. :
- 75 000 kg de grenades souffrent sur les quais de Cerbère, tandis que gesticulent par les rues 300 transbordeuses en grève (Havas).
- Des oranges (260 000 kg) attendent sur les quais de la gare de Cerbère que transitaires et transbordeuses s'accordent (Havas).
Je m'y suis essayé (sans avoir la prétention de rivaliser avec ce Maître bref) sur base d'articulets parus dans la page liégeoise du journal Le Soir - de Bruxelles... J'ai commencé le lundi 19 04 10, sans m'acharner. Entre (), vous trouverez la date de parution dans le journal. La concision m'est - parfois - nécessaire.
À l'invitation de Karel Logist, en atelier d'écriture organisé par Imaginaction.
Françoise Bonardel précise, p. 185:
Un exercice peut-être réussi de lipogrammes oulipiens...
La morale élémentaire est une "forme fixe inventée par R[aymond] Q[ueneau] qui la définit ainsi : “ D’abord, trois fois trois plus un groupes substantif plus adjectif (ou participe) avec quelques répétitions, rimes, allitérations, échos ad libitum ; puis une sorte d’interlude de sept vers de une à cinq syllabes ; enfin une conclusion de trois plus un groupe substantif plus adjectif reprenant plus ou moins quelques-uns des vingt-quatre mots utilisés dans la première partie.” Extrait de www.oulipo.net
L'OUvroir de LIttérature POtentielle m'a inspiré de nouvelles règles...
Vous ne connaissez pas encore l'OULIPO, alors foncez sur leur site... après m'avoir lu quand même... Enfin, bon c'est comme vous le sentez, là!
Tiens, Ubu c’est eût bu. (23.08.12)
Pas mieux: Qui Ubu boira. (10.04.17)
Une contrainte comme une autre. Elle fonctionne comme toutes les contraintes en libérant l'imaginaire au contact de l'escarpement de la phrase.
L'ébéniste remet cent fois le ciseau sur le bois avant d'être satisfait de l'ouvrage. Je rédige un peu par retouches successives. Comparaison n'est pas raison cependant...
L'idée de cette série de tercets à rimes embrassées de vers de onze pieds trouve sa source dans un des fondements poétiques de l'Occident. Danièle Robert livre ici, pour la première fois, une traduction qui respecte ces contraintes originellement adoptées par l'auteur.
Territoires indéterminés, entre le nulle part et l'ailleurs. Peut-être !