Je dédie ce texte à celui  
qui ne sera jamais mon ami.

La chaloupe aphone avait hébergé  
des rêves de terre ferme pleine de chimères.
Consumérisme. Tu avais tout donné  
au passeur, confiant en ta bonne étoile.

Tu n’avais pas compris que jamais  
il n’avait susurré garantir  
la sécurité de ton passage.
Quand on a vingt ans, on n’est pas sage.

Il avait les poches pleines de trafic.
Tu avais vu ton eldorado.
Au début, tu avais la certitude solaire.
La nuit, il t’est venu comme un doute.

Et puis le capitaine a pris peur  
à contretemps de la déferlante.
Une manœuvre risquée pour rétablir,  
le bâbord puisa l’eau un instant.

Au lieu des voyeurs caméra au poing,  
si nous dépêchions les secours ?
Serais-tu un moins qu’humain ? M’enfin !  
Tu ne sais plus quand tu as tu ta fin.

 

Rédigé le 14.10.11. Retouches. Lu en atelier d'écriture poétique le 24.10.11, mais n'a rien perdu de son acuité. Chaque semaine son lot de naufragés victimes d'eux-mêmes et des mirages que font miroiter les passeurs sous leurs yeux.


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