La rumeur dorsale enfle
au concentré de l'attention à soi.
Le corps se livre au toucher précis.
La flamme lèche l'intérieur de haut en bas.
Elle est chez elle, si disponible aux mains
et elle prend de la force, circule, confiante.
La partition s'emballe, escalade
chaque plateau d'énergie jusqu'au point
de barattement: il dé-chaine le corps.
Il va libre d'entraves qui le bridaient.
« De la tête aux pieds » prend tout son sens.
La flamme douce prend le corps à témoin.
Il se délie des nœuds. Il en est tant de formes,
de subtiles et de solides qu'il faut une
observation de soi qui réfléchit
aux tensions, comme celles nées de
la pose d'écriture: genou, bas du dos,
omoplates. À délier de toute urgence...
La plume ramène le corps déplié dans
la distension du soi offert à l'air
enfin paré à contenir l'humain.
Et la flamme plonge sous la vague, la soutient.
Le corps échauffe sa fougue, attentif
au lâcher prise harmonieux.
La plus que vive* s'arrime au plus grand que soi.
Cette barrière mentale-là s'efface.
Un temps.
Rien ne change, hormis la flamme:
elle déborde de soi,
se mêle au souffle du monde.
Elle ronronne au creux, le temps du volteface,
dissout les liens de l'avant, autonome.
Les mains du massage relient le dedans.
L'organique transfère le feu.
Il circule, d'autres voies, d'autres nœuds.
Un paroxysme comble, affole la flamme.
Nouer – dénouer – renouer: mystère.
S'enrouler se dérouler se réenrouler.
Le tantra est ce lent apprentissage
du déroulé, du dénoué.
Pour l'instant, aux Mains, tenir.
Un jour,
me prédit-on,
viendra le maintenir.
L'autonome évident, un jour ?
Le mystère se laisse apprivoiser
avec parcimonie, recoin par recoin,
sans autre soutien que
le souffle,
la dépose...
ce concentré.
Et rien n'est jamais acquis.
Des recoins jadis conquis
s'assombrissent
et soudain d'autres pâleurs s'avivent
sous les flammèches qui s'y aventurent.
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* C'est pas du Bobin, ça ? Dépoussiéré de sa religion...
13 4 13, retouches 9 12 13 & 5 1 15