- de développer les outils politiques, poétiques & philosophiques fondant un tout autre monde,
- d'empêcher ce monde-ci de fonctionner sans quoi aucune révolution ne peut advenir.
UNE RÉVOLUTION POÉTIQUE
Nous avons besoin d'un nouveau vocabulaire: il fait l'objet du premier tableau. 4
TERME REJETÉ | TERME PRÉFÉRÉ |
Crise | CATASTROPHE |
Migrants | RÉFUGIÉS |
Inclusion insuffisante | RACISME SYSTÉMIQUE |
RÉALITÉS économiques 8 | CONVENTIONS économiques |
Développement durable 15 | SOBRIÉTÉ SOUTENABLE (proposition nullepartienne) |
Tableau 1 Un vocabulaire neuf
6 Il va falloir être un peu sérieux, audacieux, séditieux.- dénaturés
- dévoyés
- mutilés.
Nous ne gagnerons pas la bataille
- des dévoiements
- calomnies
- bassesses.
Tout y est. Le bas bruit qui s'y sème
se cueille en conscience.
par l'en-soi dans le hors-soi
contribue à lui donner
une assise affermie.
L'assembler, cueillette.
- faille
- béance
- & retrait
sont presque infinis & inexplorés. »
[Reformulation] La modernité occidentale n'a pas exploré d'autres possibilités pourtant présentes dans l'arrière-plan en nombre infini. C'est peut-être à l'art d'en sonder les possibles.
UNE RÉVOLUTION PHILOSOPHIQUE
- l'immensité du chemin qui reste à parcourir,
- & surtout, l'absence de sérieux de ceux qui décident en notre nom. » 12
« Je pense que c'est surtout sur logos (la langue, la rationalité) qu'il [conviendrait] de travailler.
Logos,
- c'est ce qui a structuré toute l'histoire de cette partie du monde.
- parfois, me semble
- tout étriqué,
- presque mesquin
- ou chétif devant la maât égyptienne... »
Maât1 est, dans la mythologie égyptienne, la déesse de l'harmonie cosmique, de la rectitude (ou conduite morale), de l'ordre et de l'équilibre du monde, de l'équité, de la paix, de la vérité et de la justice. Source Wikipedia. L'article continue au-delà de ce premier paragraphe. Le lien ici. |
Cette impression (d'étriqué, de mesquin, de chétif) ressort aussi des philosophies extrêmes-orientales. Voir le recueil qui lui est consacré sur Nulle Part: il est intitulé L'Inde au coeur.
Le tableau suivant, en sa colonne de droite, envisage des actes possibles pour voir jaillir un tout autre monde.
À ÉVITER | À PRÉFÉRER |
instauration d'un rapport de force |
être beaucoup plus
|
croyance aveugle au miracle technologique (une chimère) |
|
militantisme médiatique [rente de situation à la P. Rahbi en son temps u à la C. Dion, son continuateur; remarque personnelle] |
|
jeu de représentation politique | nager en eaux troubles |
débats, spectacles télévisés dont la vacuité est obscène | revendiquer l'incorrect |
[car] tout cela est déjà mort. |
- « le réchauffement climatique,
- la pollution,
- l'effondrement de la population,
- l'acidification des océans,
- l'artificialisation des sols.
On ne peut pas les résoudre [ces effets, ces conséquences] sans travailler sur l'origine », sur les causes, sur les racines de chaque dérèglement irrémédiable. C'est en cela qu'il convient d'être radical, de remonter aux causes premières, càd aussi aux « parti-pris idéologiques qui les engendre. »
UNE RÉVOLUTION POLITIQUE
CONTINUATION càd IMMOBILISME CONFORTABLE |
RÉFORME SUBSTANTIELLE | RÉVOLUTION |
le plus probable | pures virtualités | |
en extrapolant la dernière décennie | le scénario repose sur un espoir d'infléchir un peu les valeurs mesurées et les comportements: | risques à envisager |
les mesures scientifiques indiquent |
ce scénario est sans fondement, [étant donné que tout espoir débouche sur une déception.] |
|
une accélération de la dégradation des conditions de l'habitabilité de la planète | Une courbe en augmentation exponentielle tend toujours vers l'infini. |
|
Même issue: l'effondrement de la vie sur Terre, déjà en cours | ||
L'ONU emploie l'expression: « menace existentielle directe » |
Plusieurs raisons poussent à l'immobilisme confortable (première colonne). A. Barrau en liste sept:
- la transition est soi-disant en cours; elle est illusoire;
- mirage d'un miracle scientifique à venir (bio-ingénierie);
- peur de l'inconnu engendré par les deux autres scénarios;
- l'espoir d'une erreur généralisée commise par les scientifiques;
- les pays du Sud semblent souhaiter accéder aux deux premiers scénarios; [ils y sont encouragés];
- la catastrophe globale n'est pas que climatique;
- le recours à la bio-ingénierie.
Intégrer (voir le paradigme de l'intégration auquel Jean François Billeter consacre un ouvrage intitulé Esquisses) & les contingences dont les convergences constituent une heureuse alternative au hasard (convergence de contingences). Ce vocabulaire est devenu familier sur Nulle Part. Jean François Billeter a établi le mode d'emploi de cet agir , ici bien illustré par Aurélien Barrau. L'adossement initial, billeterien, a contribué à qualifier précisément le geste microscopique du calligraphe chinois. Ici, Aurélien Barrau emploie un télescope pour en élargir le plan de travail, car « la migration ontologique ... nécessaire ne peut pas être disciplinaire. [Elle doit donc être multidisciplinaire, faire appel à plusieurs disciplines. Le titre même de l'ouvrage suggère l'intervention de trois d'entre elles.] La migration ontologique relève d'un effet de bord.
Ne connaissant pas ce que recouvre cet effet, recherche. Wikipedia, fiable quand elle ne sert pas de pont hagiographique à des auteurs en mal de célébrité rapide, livre ceci:
D'une manière générale, un effet de bord est l'ensemble des phénomènes qui apparaissent à proximité d'une valeur limite d'un domaine où peut s'appliquer un certain nombre de calculs (paroi ou seuil). Les limites correspondent aux domaines de validité des méthodes de calcul. Les transitions sont progressives, et il n'y a pas d'effet de bord.
Au sens général, le plus souvent évoqué est l'effet de bord lors de l'écoulement d'un fluide , où les frottements sur les parois modifient l'écoulement général. Il existe aussi l'effet de bord thermique où le fluide (liquide ou gazeux) a lui aussi un échange avec les parois.»
La migration qu'A. Barrau appelle de ses voeux implique forcément une déstabilisation du système existant (le capitalisme) pour mettre en place celui qui le remplacera à cause de phénomènes d'instabilité multiples qui se produisent quand une société (mondialisée) "choisit" de modifier la donne. J'imagine en tout cas que c'est ce qu'il veut dire dans son raccourci.
Nous connaissons, nous dit-il, un immobilisme. Aucune action n'est entreprise pour
- envisager un autre monde,
- intégrer les contingences des constructions [qui devraient être mises en place ?].
C'est une diffraction de la lumière qui pourrait éclairer la situation qui brouille les origines de l'immobilisme.
Un enchevêtrement ...
- de prédation
&
- de domination
a pour conséquence le capitalisme. Un peu comme si le capitalisme avait, en constatant ce brouillage, saisi l'occasion de figer la situation en sa faveur pour nous qui sommes les proies de sa domination qui se permet tous les dépouillements. Nous vivons sous son emprise sans partage. Même les Chinois, soi-disant communistes on ne peut plus orthodoxes, sont devenus d'intenses spécialistes du capitalisme mondialisé.
Les sciences & les technologies servent d'outils aux mains du capitalisme qui, lui, établit la direction que nos vies doivent prendre pour toujours maximiser davantage les profits d'une caste exclusive, indigne continuatrice des aristos d'antan !
Ni la représentation politique démocratiquement élue (Mitterrand a tenu deux ans, Allende, trois) ni la dictature (les Castro ont résisté, mais à quel prix social ?) ne sont à même d'en infléchir le cours. Aurélien Barrau semble privilégier les assemblées citoyennes dotées d'un pouvoir législatif comme la modalité représentative la plus susceptible
- de sortir nos sociétés de leur immobilisme,
- de remobiliser nos sociétés pour leur faire prendre une autre direction.
En Belgique, une timide tentative a eu lieu dans ce sens sous le vocable Panel citoyen délibératif. Ce courrier du Crisp l'analyse bien. Le G1000 à Bruxelles a aussi été en 2011 une aventure dont ce courrier rend compte.David Van Reybrouck, un des initiateurs du G1000, a pris position dans un ouvrage ultérieur intitulé Contre les élections.
Aucun pouvoir constitué ne semble toutefois vouloir lâcher les rênes de la décision: "ils" veulent bien
- que nous nous assemblions (ils fournissent la salle, les sièges, les micros, le chauffage; même les sandwiches !),
- que nous entendions des experts,
- que nous délibérions,
mais point d'empiètement sur le pouvoir législatif décisionnel (très particratique dans ce petit pays aux horizons très restreints et encore découpés en tranches de saucissons qui se chevauchent, tel un millefeuille...). Pas étonnant que leurs résultats pourtant novateurs se soient tout de go noyés dans les oubliettes de l'histoire.
Du coup, tous les lièvres levés lors de ces assemblées sont noyés dans leur jus avant même de comprendre ce qui leur est arrivé dans la marmite institutionnelle ! Ne pas se demander après pourquoi la Flandre vote à l'extrême-droite ni pourquoi le couple Le Pen-Zemmour surfe sur des scores aux présidentielles indignes d'une gRRRande démocratie autoproclamée voisine...
Pour cela, le système devrait procéder à une « refonte constitutionnelle de très grande ampleur » 31. Mais « une question reste ouverte: un système peut-il permettre sa propre refondation en autorisant la révolution qui le récuserait ? »
Rien n'est moins sûr évidemment. L'incertain MAJUSCULE se fait même dominateur tant la prédation que cette nouvelle constitution impliquerait sur le système ancien serait ravageuse où tant & tant y trouve un profit, ne fut-ce que de rente.