Rendre compte de deux autres manières de Poétique de la terre au moyen de la table des matières comme matrice structurante de ce dont il est rendu compte. La première manière se lit ici.

Pour le lecteur intense que je suis, lire sur la mésologie est d’abord un défi linguistique de taille. Les limites du vocabulaire disponible sont souvent atteintes. Se l’avouer avec humilité a permis de faire avancer le schmilblick !
Se dégagera doublement une vision meilleure (sans qu’il y soit vu double, enfin je l’espère !) sur ce qui constitue la difficulté relativement lexicale, conceptuelle extrême pour un amoureux de la sagesse, en amateur cependant, et en novice mésologique, d’entrer dans ce système philosophique à la fois rigoureux, ambitieux, jouissif. Et bien plus encore.
Qualifier une difficulté permet souvent de la surmonter, en tout cas, j’en formule ici l’hypothèse. Pour ensuite faire respirer la matrice à l’air libre afin qu’elle nous livre toutes les Intricacies méthodiquement résolues de sorte.

PREMIÈRE APPROCHE/ LA SYNTHÉTIQUE

En utilisant les mots-clés figurant dans la table des matières de Poétique de la Terre, cela donne ceci. Impressionnant enchaînement.
Le Grand Bleu, plongée en apnée. Vous êtes prêts ?

Dans Poétique de la terre, l’auteur, Monsieur A. Berque, réconcilie l’histoire naturelle et l’histoire humaine en rédigeant un essai de mésologie. L’ouvrage se propose de renaturer la culture et de reculturer la nature.
Il se divise en trois parties qui se proposent chacune de se réapproprier des savoirs:
La première nous explique comment nous recosmiser, la deuxième comment nous reconcrétiser et la troisième nous réembrayer nature et culture.

Chaque partie comporte des chapitres. Chaque chapitre des sous-chapitres. Chapitres (numérotation latine de I à X) et sous-chapitres sont numérotés en continu en nombres arabes, de 1 à 45.

La recosmisation passe en premier lieu par le renversement du poème en quatre lieux : les bois de Touraine (Descartes-le-dualiste), la forêt hercynienne (la Forêt noire, mentionnée par César dans La guerre des Gaules, PT 18), chez les gens au visage plat (le Japon) et au lycée du Stagirite (Aristote).
Elle s’attache à décrire les destins du sujet en posant des questions, directes ou indirectes:

5 Pourquoi dire « sujet » ?
6 Émerger ou s’engloutir ?
7 Sans lien ni lieu, le sujet hors monde
8 Auto-formation du moi ou bien du monde ?

Le moi prend la forme du soi:

9 Saisie de soi ou éveil à soi ? (le deuxième terme évoquant le tiers d’un philosophe japonais, Nishida)
10 [Comment le sujet grammatical est-il imposé au Japon ?]
11 Les affres du sujet [devenu] prédicat [= complément, dans la structure de la phrase occidentale]
12 L’hégémonie [la domination] du Topos Ontologique Moderne.

Après le sujet, l’objet: le troisième chapitre suit les destins de l’objet.

Il se penche sur l’objectification du monde, l’arrêt sur objet [l’objet comme idée fixée du monde moderne plein d’objets] et tente de déterminer s’il s’agit de substance ou d’insubstance.
Le quatrième chapitre, qui clôt la première partie, essaie de définir le monde dans lequel nous vivons : s’agit-il d’une acosmie ou bien y a-t-il cosmicité ?
Il épelle les sens de terre, monde, cosmos, univers, acosmie qu’il considère dans un va-et-vient entre corps et monde, et au-delà.

La deuxième partie s’attache à reconcrétiser en trois chapitres:

V la médiance humaine
VI le croître ensemble
Et VII l’admission du tiers

La médiance, néologisme traduisant le mot japonais Fûdo, retenu par WATSUJI Tetsurô comme titre de son livre, le milieu humain. Il le définit comme le moment structurel de l’existence humaine. A. Berque s’attache à suivre à la trace le cheminement même de sa propre compréhension progressive du philosophe japonais.

Il envisage ensuite la médiance comme émergence de l’être humain, dont il distingue le corps animal et le corps médial (=le milieu). Rien n’est donné, jamais; pour personne.

Le sentiment des choses
Être vers la vie et morale pratique
Médiance et religion

Le croître ensemble passe en revue les concepts attachés à ces termes: concret, concrétude, concrescences, lieux, choses, mots, milieu nippon, discours et haïku, cette forme poétique au vocabulaire de nature et enfin la manière dont les choses se co-suscitent. A. Berque finira par traduire l’ouvrage de Watsuji en français en 2011.

L’admission du tiers nous explique les facettes nombreuses du tétralemme au travers d’un livre de Yamauchi qu’il a redécouvert, Logos et lemme. S’affranchir du logos, bannir le troisième genre (en logique) et se maintenir en deçà du bond mystique sont au programme.

(À compléter ↓)

La troisième et dernière partie réembraie l’ensemble des concepts mis en place dans les deux premières parties entre trois chapitres :

VIII La nature fait sens pour la nature
IX La contingence de la vie même
X Histoire, évolution, trajection.

SECONDE APPROCHE/L’ANALYTIQUE

Cette lecture au compte-gouttes a laissé des marques dans le livre physique. Je vais tenter au moyen de cette matrice structurée par l’auteur même, sa table des matières, de rendre compte de ce qui émerge à la conscience de la compréhension du lecteur. Ma lecture de l’ouvrage est presque achevée. Sa compréhension a augmenté en quantité et probablement en qualité aussi. Je vais dès lors rassembler en un même lieu à la fois le lexique explicatif des termes en usage en mésologie, les citations extraites et des condensés.
 Avancer dans cette présentation analytique suppose une relecture attentive. Du temps sera nécessaire...


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