Ouvrir l'Éthique au hasard, un soir d'été 2018), et frayer à la fin de la quatrième partie avec un appendice qui a été voulu et écrit par Spinoza pour résumer les vérités qu'il a exposées dans l'ensemble de cette partie intitulée De la servitude humaine. D'après sa biographie (à peine) romancée par M. Rovere, il semble bien que cet appendice décrive aussi la vie que mène B. Spinoza au moment où il l'écrit.
& remettre l'ouvrage sur le métier trois ans plus tard, à l'occasion d'un printemps froid & pluvieux (2021) en y apportant de nombreuses corrections & autres "améliorations". Progression suspendue au paragraphe 18 (25 5 21, 18h).
Le titre complet que je propose à cet essai est:
Traité sur le bonheur
en 32 paragraphes
embrassant « la bonne manière de vivre » (Moreau, p. 433).
d'un seul regard.
Au lieu de paragraphes, qui est une des balises textuelles essentielles de la linguistique pragmatique, R. Misrahi (RM) traduit le mot latin Caput par Chapitres essentiels tandis que B. Pautrat (BP) lui préfère Têtes de chapitre & Moreau à la fois Têtes de chapitre (texte liminaire) & Chapitre comme titre des 32 paragraphes.
Les techniques de reformulation adoptées dans la troisième colonne se basent sur les acquis de la linguistique pragmatique, tels que F. Richaudeau les a développés dans son oeuvre. Ces acquis se baladent sur Nulle Part (NP) de part en part...
Elle consiste entre autres à
- désincarcérer les apartés, les incises, les propositions subordonnées en vue de simplifier l'accès au sens.
- délatiniser la syntaxe en français, par exemple en évitant de trop recourir au rejet du sujet après son verbe;
- inverser l'ordre le présentation de l'enchainement logique déductif hérité du cartésianisme; Spinoza connaissait bien l'oeuvre de Descartes, même si toute sa philosophie a consisté à en contredire les apports; une longue pratique de la méthode inductive initiée par John Locke & très utilisée dans le monde anglo-saxon;
- rendre explicites certains opérateurs logiques qui sont enfouis dans le texte de manière implicite;
- user amplement de listes à puce là où elles sont utiles au sens du propos;
- désambiguer le mot "homme" au profit de "humain" qui, lui, dans toutes ses acceptions, inclut les femmes;
- dégenrer les adjectifs, pronoims, participes etc. en utilisant l'écriture inclusive, comme il est de pratique constante sur Nulle Part (NP).
Au risque (conscient) de trop simplifier... car la marge est ténue entre reformulation clarificatrice & paraphrase ! Nobody's perfect. C'est même probablement un des principaux enseignements que je retire de l'Éthique et la raison pour laquelle j'inclus systématiquement la traduction proposée par Robert Misrahi (RM) & persille de citations extraites de la traduction de B. Pautrat (BP) en les contrastant entre elles !
De quelles traductions en français disposons-nous ?
Dans l'ordre chronologique:
- Versions libres de droits d'auteurs des traducteurs
- Émile Saisset (1814-1863), 1842/1861; toujours accessible (notamment sur Hyperspinoza) malgré les nombreux à-priori du traducteur contre le spinozisme;
- Jules-Gustave Prat (1823-1895), 1877, 1880, /2020; à nouveau disponible grâce
- à Bernard Pautrat;
- à la collaboration très active du petit-fils de l'auteur, Jean-Pierre Prat;
- & aux éditions Allia;
J. Prat est, lui, tout acquis aux enseignements que l'Éthique recèle: « Prat avait fait de Spinoza sa cause. Personne n'a reconnu son travail, jamais, & il est tombé dans le plus total oubli. Cette édition se veut donc une réparation & un hommage, une stèle fraternelle dressée à la mémoire » de son valeureux auteur [B. Pautrat, Histoire du texte, p. 9].
Son texte est d'une très grande fluidité: en cela, il contribue d'une manière peut-être bien similaire à la version que j'en propose dans la troisième colonne. Cette version est partiellement sous droit d'auteur des ayants-droit du traducteur, pour les trois parties non publiées en tout cas.
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- Charles Appuhn (1862-1942), 1909/1934; la plus communément trouvable en éditions diverses, elle est également libre de droits... Elle est disponible sur le site de Julien Gautier, ethicadb;
- Versions sous droit d'auteur des traducteurs/traductrices
- Roger Caillois (1913-1978), 1954; la plus prestigieuse (volume Spinoza, La Pléiade; pas la plus fiable à en croire les spécialistes, y compris Robert Misrahi qui a contribué au volume pour la traduction de la correspondance; les autres oeuvres traduites par Madeleine Francès semblent jouir d'une meilleure réputation);
- Bernard Pautrat, 1988; un tiers de sa traduction figure sur le site de Julien Gautier, ethicadb;
- Robert Misrahi, 1990; Elle est également disponible sur le site de Julien Gautier, ethicadb;
- Pierre-François Moreau, 2020, aux PUF, collection Épiméthée, volume IV des oeuvres complètes, entreprise au long cours sous la direction très documentée de Pierre-François Moreau.
J'ai longtemps utilisé celle de Robert Misrahi. C'est grâce à elle que ma première exploration de l'Éthique s'est effectuée. Son sens certain de la pédagogie aide grandement à mieux saisir le propos de Spinoza. Son insistance, par exemple, sur le Deus Sive Natura, dieu c'est-à-dire la nature était & est toujours de nature à emporter l'adhésion nullepartienne, en cela renforcée par Michel Juffé (Café Spinoza). À tel point que sur Nulle Part, le terme équivalent, la nature, est systématiquement préféré au terme canonique.
Depuis cette première exploration, à force de fréquentations ultérieures, celle de Bernard Pautrat me parait lui être supérieure, notamment pour ses audaces salvatrices, avec un très bon accessit attribué
- à la fois à Jules Prat, Bernard Pautrat en étant le dénicheur sur les rayonnages de la BNF;
- & à Pierre-François Moreau, parce qu'elle est immanquablement amenée à devenir la traduction canonique pour les années à venir, tant l'équipe à laquelle sa traduction s'adosse est de nature à inspirer confiance. J'en explore toujours les ressources, tant l'oeuvrage est abouti. Plus je la découvre, plus je suis conquis...
La transcription de la traduction réalisée par R. Misrahi émane par copier-coller du site de J. Gautier. Celle de BP n'y figure qu'au tiers. J'isolerai dès lors les éléments qui tranchent à mes yeux avec les propositions de RM dans la colonne du milieu. Il m'arrivera enfin de recourir également à la traduction offerte par J. Prat.
Traduction: Robert Misrahi Source du texte: http://ethicadb.org/ |
Traduction: Bernard Pautrat &, afin de ne pas multiplier les colonnes - cela influerait sur le confort de lecture - celle, récente (2020), de Pierre-François Moreau: |
Reformulation en français contemporain Le titre complet que je propose est:
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Chapitres essentiels | Têtes de chapitre | Paragraphes |
4 De la servitude humaine Appendice Les vérités que j’ai exposées dans cette Partie sur les justes principes de la conduite n’ont pas été agencées de telle sorte qu’on puisse les saisir d’un seul regard mais ont été démontrées selon l’ordre dispersé qui me rendait plus facile la déduction de l’une à partir de l’autre. Je me suis donc proposé de les rassembler ici et de les présenter sous forme de chapitres essentiels. (Misrahi - fr) |
droite règle de vie/la bonne manière de vivre |
Spinoza souhaite nous présenter dans cet appendice le contenu de la quatrième partie sur la servitude humaine en le réunifiant en un texte continu subdivisé en 32 chapitres (RM), têtes de chapitre (BP), paragraphes (NP). |
Première partie: Principes de conduite [Moreau, 592-3, Notes de la 3e partie de l'[Éthique] |
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4, app, cap 1 - Tous nos efforts, c’est-à-dire nos Désirs, suivent nécessairement de notre nature, de sorte qu’on peut les comprendre ou bien par elle seule comme par leur cause prochaine, ou bien en tant que nous sommes une partie de la Nature, qui ne peut être conçue adéquatement par soi, abstraction faite des autres individus. (Misrahi - fr) |
de la nécessité de notre nature |
§1 Tous nos désirs découlent de notre nature. Ils peuvent se comprendre EN TANT QUE nous sommes une partie de la nature. Nous ne pouvons pas concevoir adéquatement la nature en faisant abstraction des autres individus. Nous formons collectivement un tout avec elle. Nous en faisons partie. |
4, app, cap 2 - Les Désirs qui suivent de notre nature, de telle sorte qu’ils peuvent être compris par elle seule, sont ceux qui se rapportent à l’Esprit en tant qu’on le conçoit comme étant constitué par des idées adéquates. Les autres Désirs ne se rapportent à l’Esprit que pour autant qu’il conçoit les choses d’une façon inadéquate, et leur force ainsi que leur accroissement doivent être définis non par la puissance de l’homme, mais par celle des choses extérieures. C’est pourquoi l’on dit des premiers qu’ils sont des actions rationnelles, et des seconds qu’ils sont des passions. En effet, ceux-là manifestent toujours notre puissance, et ceux-ci, au contraire, notre impuissance et notre connaissance mutilée. (Misrahi - fr) | a" B. Pautrat = actions indiquant notre puissance; l'âmea b passions indiquant notre imagination. |
§2
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4, app, cap 3 - Nos actions, c’est-à-dire les Désirs qui sont définis par la puissance de l’homme ou Raison, sont toujours bonnes, tandis que les autres Désirs peuvent aussi bien être bons que mauvais. (Misrahi - fr) |
autrement dit par la raison |
§3 La raison constitue la puissance propre à l'humain. Les désirs définis par la raison (§2a) débouchent sur/induisent nos actions qui sont dès lors toujours bonnes; les autres désirs, non définis par la raison(§2b), peuvent résulter en actions bonnes ou mauvaises, c'est selon. Le paragraphe suivant découle de celui-ci. |
4, app, cap 4 - Ce qui est donc le plus utile, dans l’existence, est de perfectionner l’entendement, c’est-à-dire la Raison, autant qu’on le peut, et c’est en cela seul que consiste la plus haute félicité de l’homme, ou béatitude. Car la béatitude n’est rien d’autre que la satisfaction de soi elle-même, satisfaction qui naît de la connaissance intuitive de Dieu : or perfectionner l’entendement n’est également rien d’autre que comprendre Dieu, ainsi que les actions et les attributs qui résultent de la nécessité de sa nature. C’est pourquoi la fin ultime d’un homme qui est conduit par la Raison, c’est-à-dire le Désir suprême grâce auquel il s’applique à diriger tous les autres Désirs est celui qui le porte à se concevoir adéquatement lui-même et à concevoir adéquatement tous les objets qui peuvent tomber sous son intelligence. (Misrahi - fr) | au premier chef parfaire l'intellect/parfaire autant que faire se peut l'entendement satisfaction même de l'âme/satisfaction intérieure son souverain désir/son suprême désir |
§4
est ce qui est le plus utile à perfectionner, de peaufiner, de parfaire dans l'existence.
n'est rien d'autre que la satisfaction intérieure au soi. Elle est à perfectionner, à parfaire autant que chacun·e le peut.
C'est pourquoi le but ultime d'un humain conduit par la raison le porte à
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4, app, cap 5 - Aussi n’y a-t-il point de vie vraie sans intelligence et les choses sont bonnes dans la seule mesure où elles aident l’homme à jouir de la vie de l’Esprit, vie qui se définit par l’intelligence. Au contraire, celles qui sont un obstacle au perfectionnement de la Raison et qui empêchent l’homme de jouir d’une vie rationnelle, nous disons qu’elles sont mauvaises et le disons d’elles seules. (Misrahi - fr) |
vie rationnelle (Spinoza a écrit la première: vita rationalis; la seconde rationali vita). BP traite les deux de la même manière, RM pas; vie digne d'être vécue est la sortie par le haut que propose P.-F. Moreau ! Jules Prat: "Il n'est donc nulle vie raisonnable sans intelligence, & les choses ne sont bonnes qu'en tant qu'elles aident l'homme à jouir de..." |
§5 Les choses sont bonnes
elles aident l'humain à jouir de la vie de l'esprit.
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4, app, cap 6 - Mais puisque tout ce dont l’homme est la cause efficiente est nécessairement bon, aucun mal ne peut advenir à l’homme si ce n’est par des causes extérieures, c’est-à-dire en tant qu’il est une partie de la Nature aux lois de laquelle la nature humaine est contrainte de se plier, et à laquelle elle doit s’adapter selon des modalités en nombre presque infini. (Misrahi - fr) |
m |
§6 Tout ce dont l'humain est la cause efficiente est nécessairement bon pour lui. Donc, s'il lui arrive une chose mauvaise, elle ne peut provenir que d'une cause extérieure à lui car la nature humaine est contrainte de se plier aux lois de la nature dont elle est une partie. Elle doit s'adapter à la nature en suivant des modalités en nombre presque infini. |
4, app, cap 7 - Et il n’est pas possible que l’homme ne soit pas une partie de la Nature et qu’il n’en suive pas l’ordre commun. Pourtant, s’il vit parmi des individus dont la nature s’accorde avec la sienne, sa puissance d’agir sera par là même secondée et favorisée. S’il vit au contraire parmi des individus qui ne s’accordent que fort peu avec sa nature, il ne peut guère s’adapter à eux sans opérer lui-même une grande mutation.(Misrahi - fr) |
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§7
Il ne peut en effet guère s'adapter à eux sans muer grandement en lui-même. |
4, app, cap 8 - Tout ce que, dans la Nature, nous jugeons être un mal, c’est-à-dire un obstacle capable de nous empêcher d’exister et de jouir d’une vie rationnelle, il nous est permis de l’écarter par la méthode qui nous paraît la plus sûre. Tout ce que, au contraire, nous jugeons être un bien, c’est-à-dire utile à la conservation de notre être, et à la jouissance d’une vie rationnelle, il nous est permis de nous en saisir, et de l’utiliser de quelque manière que ce soit. D’une façon absolument générale et selon le droit suprême de la Nature, il est permis à chacun de faire ce qu’il juge lui être utile. (Misrahi - fr) |
m m mm m m m mm mm m le droit souverain de la nature |
§8
Au contraire, nous sommes autorisé en tant qu'humain, selon le droit suprême de la nature,
de quelque manière que ce soit tout ce que nous jugeons être un bien, c'est-à-dire ce qui est utile
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Deuxième partie: Conduite à l'égard des autres [id.] |
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4, app, cap 9 - Rien ne peut mieux s’accorder avec la nature d’une chose que les autres individus de même espèce. Il n’y a donc pour l’homme (par le Chapitre 7) rien de plus utile à la conservation de son être et à la jouissance de la vie rationnelle qu’un homme conduit par la Raison. Puisqu’en outre nous ne connaissons rien parmi les choses singulières qui soit plus précieux qu’un homme conduit par la Raison, il n’y a pas de meilleure façon pour chacun de montrer la valeur de son travail et de ses dons que d’éduquer les hommes de manière à ce qu’ils vivent enfin sous le propre empire de la Raison. (Misrahi - fr) |
m m mm m m m mm mm m de montrer sa valeur en fait d'art & de tempérament/par son art comme par sa complexion/ |
§9
consistent à éduquer les humains de manière à ce qu'ils vivent enfin sous l'emprise de la raison.
que d'éduquer d'autres humains à être conduits par la raison en vue de conserver leur être & de jouir d'une vie raisonnable eux-mêmes. |
4, app, cap 10 - Dans la mesure où les hommes éprouvent les uns pour les autres de l’Envie ou quelque affect de Haine, ils sont réciproquement contraires, et par suite d’autant plus dangereux qu’ils ont plus de pouvoir que les autres individus de la Nature. (Misrahi - fr) |
ils sont contraires les uns aux autres |
§10 Les humains s'opposent les uns aux autres lorsqu'ils éprouvent de l'envie les uns envers les autres. L'envie est un affect de haine. Les envieux, animés par la haine, sont d'autant plus dangereux qu'ils ont plus de pouvoir que les autres individus de la nature. [NB: Cette envie, qui est haine de l'autre, est peut-être une des causes des dérèglements climatiques...] |
4, app, cap 11 -Les âmes ne sont pourtant pas vaincues par les armes, mais par l’Amour et la Générosité. (Misrahi - fr) | Les coeurs, pourtant, sont vaincus non par les armes... |
§11 |
4, app, cap 12 - Le plus utile, pour les hommes, est de s’attacher par des relations sociales, de se soumettre à des liens qui leur permettent de faire de tous un seul ensemble, et, d’une façon générale, de faire tout ce qui rend les amitiés plus solides. (Misrahi - fr) | Nouer des relations entre les hommes | §12 Unir les humains en un seul ensemble en renforçant les liens, les relations sociales entre eux rend les amitiés plus solides. C'est ce qu'il y a de plus utile pour les humains. |
4, app, cap 13 - Mais il y faut de l’art et de la vigilance. Les hommes sont en effet divers (puisqu’ils sont rares ceux qui vivent selon les prescriptions de la Raison) et pourtant ils sont envieux pour la plupart plus enclins à la Vengeance qu’à la Miséricorde. Pour les accepter tous avec leur constitution propre et s’abstenir d’imiter leurs affects, une singulière puissance d’âme est nécessaire. Mais ceux qui, au contraire, s’entendent à critiquer les hommes et se plaisent plus à réprouver les vices qu’à enseigner la vertu, à briser les âmes qu’à les fortifier, sont un fardeau et pour eux-mêmes et pour les autres. C’est pourquoi ils furent nombreux ceux qui, par un excès d’impatience, et par un faux zèle religieux, ont préféré vivre parmi les bêtes plutôt que parmi les hommes. De même, les enfants ou les adolescents qui ne peuvent supporter d’une âme égale les reproches de leurs parents se réfugient dans la vie militaire, choisissent les inconvénients de la guerre et le despotisme d’un tyran plutôt que les avantages du foyer et les sermons paternels, et subissent avec docilité quelque fardeau que ce soit, pourvu qu’ils se vengent de leurs parents. (Misrahi - fr) |
& donc, supporter chacun d'eux avec son tempérament & se retenir d'imiter leurs affects, demande une singulière puissance d'âme. |
§13
Une singulière puissance d'âme est requise pour les accepter tous, ces envieux et ces revanchards, sans faire comme eux.
ont préféré vivre parmi les bêtes plutôt que parmi les humains.
plutôt que
Ils préfèrent subir avec docilité quelque fardeau que ce soit pourvu qu'ils se vengent de leurs parents. |
4, app, cap 14 - Ainsi donc, bien que les hommes, pour la plupart, dirigent toutes leurs affaires selon leurs désirs sensuels, il suit, cependant, de leur société commune plus d’avantages que d’inconvénients. C’est pourquoi il est préférable de supporter leurs offenses d’une âme égale, et d’appliquer son effort à ce qui sert l’association dans la concorde et l’amitié. (Misrahi - fr) | caprices |
§14
Il vaut mieux:
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4, app, cap 15 - Ce qui engendre la concorde se rapporte à la justice, à l’équité et à l’honnêteté. Les hommes supportent mal en effet, outre l’injuste et l’inique, ce qui est tenu pour vil, c’est-à-dire qu’ils n’admettent pas qu’on méprise les coutumes reçues dans la Cité. Pour se concilier l’Amour, au contraire, ce sont les choses relatives à la Religion et à la Moralité qui sont le plus nécessaires. Voir à ce propos les Scolies 1 et 2 de la Proposition 37, le Scolie de la Proposition 46 et le Scolie de la Proposition 73 de la Partie IV. (Misrahi - fr) |
J'ai longuement parcouru les traductions suivantes de la proposition 37 pour en proposer une double synthèse dans la troisième colonne: C. Ramond: "Le bien que chacun de ceux qui pratiquent la vertu recherche pour lui-même, il le désirera aussi pour les autres hommes, & cela d'autant plus qu'il aura une plus grande connaissance de Dieu." p. 387 J. Prat: "Le bien que celui qui suit la vertu désire pour lui-même, il le désirera aussi pour les autres hommes, & d'autant plus qu'il aura une connaissance plus grande de Dieu." p. 203 B. Pautrat: "Le bien auquel aspire pour soi chaque homme qui suit la vertu, il le désirera aussi pour les autres hommes, & d'autant plus qu'il possèdera une plus grande connaissance de Dieu." p. 412 Concernant la prop. 73, j'ai préféré conserver la teneur de la proposition elle-même, mieux à même, m'a-t-il semblé, de faire partir de l'objectif poursuivi de rédiger un Traité sur le bien-être humain d'après Spinoza. (Voir titre ↑)
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§15
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4, app, cap 16 - La Concorde, habituellement, est aussi engendrée par la Crainte, mais elle est alors sans confiance. En outre, la Crainte est issue de l’impuissance de l’âme et n’appartient donc pas à l’usage de la Raison. Il en est de même de la Pitié, bien qu’elle ait l’apparence de la Moralité. (Misrahi - fr) | §16 C'est une concorde sans confiance [sans sincérité dit J. Prat] qui nait de la crainte. En effet, une impuissance de l'âme est générée par la crainte; la crainte ne nait pas d'un raisonnement. Il en va de même de la pitié [J. Prat: la commisération] qui semble pourtant revêtir l'apparence de la moralité. |
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4, app, cap 17 - Les hommes sont également conquis par les largesses, notamment ceux qui n’ont pas les moyens de se procurer les biens nécessaires à leur subsistance. Néanmoins, porter secours à chaque indigent dépasse de loin l’intérêt et les forces de l’homme privé. Ses richesses y seraient de loin insuffisantes. Et les forces de la personnalité individuelle sont trop limitées pour que chacun puisse se lier d’amitié avec tous. C’est pourquoi le soin des pauvres incombe à l’ensemble de la société et concerne l’utilité commune. (Misrahi - fr) |
Largesse, qui rend le mot latin largitate, figure au dico des synonymes en ligne; les voici: générosité, libéralité, prodigalité, aumône, bienfait, don, gratification, munificence, pourboire, présent. JP a adopté libéralité: "Les hommes sont vaincus en outre par la libéralité, ceux-là principalement qui ne possèdent pas les moyens pour se procurer les choses nécessaires au soutien de leur existence." BP: "Les hommes, en outre, sont également vaincus par la largesse, surtout ceux qui n'ont pas de quoi se procurer le nécessaire pour subsister." |
§17 En outre, ni la confiance ni la sincérité ne sont acquises auprès des humains par des cadeaux, même généreux, notamment ceux offerts à celles & ceux qui n'ont pas les moyens d'acheter les biens nécessaires à leur subsistance. Chaque humain en tant qu'individu ne peut porter secours à chaque indigence; cela dépasserait son intérêt & ses forces. Pas plus qu'on ne peut se lier d'amitié avec tout le monde. C'est pourquoi, nous dit Spinoza, le soin des pauvres incombe à l'ensemble de la société & est utile à tous. |
4, app, cap 18 - Dans l’acceptation des bienfaits et dans les dons de reconnaissance, on doit se soucier de problèmes tout différents ; voir le Scolie de la Proposition 70 et le Scolie de la Proposition 71 de la Partie IV. (Misrahi - fr) |
JP: "Dans l'acte d'accepter des bienfaits, comme dans celui de témoigner sa reconnaissance, la manière d'agir doit être entièrement différente."
prop. 71 Seuls les hommes libres sont très reconnaissants les uns envers les autres. (Pautrat - fr) |
§18 4, prop 71, sc - La reconnaissance qu’ont entre eux les humains conduits par le Désir aveugle est souvent plus
qu’une vraie reconnaissance. Quant à l’ingratitude, elle n’est pas un affect. Elle est cependant vile car elle montre le plus souvent que [l’humain] est affecté outre mesure par la Haine, la Colère, l’Orgueil, l’Avarice, etc. Car celui qui par sottise ne sait pas rendre l’équivalent du don qu’il a reçu n’est pas un ingrat, [...] Il fait preuve au contraire de force d’âme celui que les dons ne corrompent pas jusqu’à sa propre perte ou jusqu’à la perte commune. (Misrahi - fr) |
4, app, cap 19 - L’amour sensuel, c’est-à-dire le désir sexuel qui naît de la beauté, et généralement parlant tout amour ayant une autre cause que la liberté de l’âme, se change aisément en Haine ; à moins que, ce qui est pire, il ne soit une espèce de délire, nourrissant alors beaucoup plus la discorde que la concorde. Voir le Corollaire de la Proposition 31 de la Partie III. (Misrahi - fr) |
« Chapitre 19
se change facilement en haine à moins, ce qui est pire, qu'il ne soit une espèce de délire, & c'est alors plus la discorde que la concorde qu'il entretient. Voir le Corollaire de la Proposition 31 de la Partie III. » Moreau, p. 441 [NB: je ne sais pas (pas encore...) si Moreau traduit systématiquement anima par coeur, mais ici précisément, l'effet est saisissant ! Je viens de faire le relevé des occurrences du mot latin anima dans l'appendice; je vous livrerai ici même le résultat de mon investigation, incessamment, sous peu... L'élégance de cette solution – que l'on retrouve aussi dans l'expression ex aequo animo traduite par Moreau en "sereinement" – est une manière très créative de sortir par le haut de l'éternel débat entre spécialistes concernant les traductions de Mente et Anima. Voir le § intitulé "l'âme" dans cet essai-ci. & dans celui-là aussi, sous le paragraphe: "La libération de l'âme/de l'esprit/de la conscience/du mental".] |
§19 Le désir sexuel a beau naitre de la beauté de l'autre, il se change aisément en haine. Il n'a pas pour cause la liberté du coeur. & si le désir se transforme en délire (sexuel), c'est pire: la discorde prend encore davantage le dessus sur la concorde. 3 prop. 31: Si nous imaginons qu'un autre aime, ou désire, ou hait ce que nous-mêmes aimons, désirons ou haïssons, par là même nous aimerons, désirons ou haïrons l'objet avec plus de constance. Mais si nous imaginons qu'autrui a en aversion ce que nous aimons, ou, inversement, qu'il aime ce que nous haïssons, nous subirons alors une fluctuation de l'âme. (Misrahi - fr) 3, prop 31, cor - De là, ainsi que de la Proposition 28 de cette Partie, il suit que chacun s'efforce, autant qu'il le peut, d'obtenir que les autres aiment ce qu'il aime et haïssent ce qu'il hait; d'où ce mot du poète: Amants, nous espérons ensemble et ensemble nous craignons. Il est de fer celui qui aime avec le consentement de l'autre. (Misrahi - fr) |
4, app, cap 20 - En ce qui concerne le mariage, il est certain qu’il s’accorde avec la Raison si le Désir de l’union charnelle est engendré non pas seulement par la beauté, mais encore par l’amour de procréer puis d’éduquer les enfants selon la sagesse; et si en outre l’Amour de chacun, c’est-à-dire et de l’homme et de la femme, a pour cause principale non pas la seule beauté, mais la liberté de l’âme. (Misrahi - fr) | - | |
4, app, cap 21 - La concorde est encore engendrée par la flatterie, mais avec l’ignominie de la servitude ou de la perfidie, car nul n’est plus conquis par la flatterie que l’orgueilleux qui veut être le premier et ne l’est pas. (Misrahi - fr) | La flatterie, en outre, engendre la concorde, mais au prix de la servitude, crime répugnant, ou de la mauvaise foi; car nul ne se laisse plus prendre à la flatterie que les orgueilleux qui veulent être les premiers & ne le sont pas. | |
4, app, cap 22 - Le Mépris de soi a une apparence trompeuse de moralité et de religion. Et, bien que le Mépris de soi s’oppose à l’Orgueil, l’humilité est cependant fort proche de l’orgueilleux. Voir le Scolie de la Proposition 57 de la partie IV. (Misrahi - fr) | Il y a dans l'abjection un faux aspect de piété & de religion. & quoique l'abjection soit le contraire de l'orgueil, celui qui se rabaisse est cependant tout proche de l'orgueilleux. | |
4, app, cap 23 - La Honte contribue aussi à établir la concorde, mais en cela seul qui ne peut être caché. Puisque, d’autre part, la Honte est une espèce de Tristesse, elle ne concerne pas l’usage de la Raison. (Misrahi - fr) | ||
4, app, cap 24 - Les autres affects de Tristesse à l’égard des hommes sont directement opposés à la justice, à l’équité, à l’honnêteté, à la moralité et à la religion et, bien que l’Indignation ait l’apparence de l’équité, on vit pourtant sans loi là où il est permis à chacun de porter un jugement sur les actions d’autrui et de venger son propre droit ou celui d’un autre. (Misrahi - fr) | ||
Troisième partie: Conduite à l'égard des choses humaines [id.] |
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4, app, cap 25 - La Modestie, c’est-à-dire le Désir de plaire aux hommes, lorsqu’il est déterminé par la Raison, se rapporte à la Moralité (comme nous l’avons dit au Scolie 1 de la Proposition 37, Partie IV). Mais si elle naît d’un affect, la Modestie est alors l’Ambition, c’est-à-dire un Désir qui sous une fausse image de Moralité provoque la plupart du temps discordes et séditions. Celui qui, en effet, désire aider les autres par ses conseils ou par ses actes, afin qu’ensemble ils jouissent du bien suprême, s’appliquera principalement à se concilier leur Amour, et non pas à susciter leur admiration pour qu’une doctrine porte son nom, ou à leur donner un quelconque motif d’Envie. Dans les conversations il évitera de rapporter les vices des hommes et il aura soin de ne parler de leur impuissance qu’avec réserve : mais il parlera longuement de la vertu ou puissance de l’homme et de la voie qu’il convient de suivre pour que, perfectionnant cette vertu, les hommes s’efforcent autant qu’ils le peuvent de vivre selon les prescriptions de la Raison, en étant mus non par la Crainte ou l’aversion, mais par un affect de Joie. (Misrahi - fr) |
La supériorité de cette traduction saute aux yeux, particulièrement ici. Dès l'entame du paragraphe, modestia n'est pas rendu par modestie mais par la retenue. Ce qui suit dans le § en acquiert un autre relief, une densité très porteuse, je trouve, tout en améliorant grandement notre compréhension du sens que Spinoza lui donnait probablement. En se retenant de ramener à soi l'aide apportée par ambition personnelle ou pour susciter l'envie envers soi, la retenue contribue à renforcer des liens fraternels & amicaux entre les humains. Dans la prop. 37, scol. I, Spinoza précise (toujours dans la traduction qu'en donne B. Pautrat) que la piété est "le désir de faire du bien qu'engendre en nous le fait nous vivons sous la conduite de la raison". |
La retenue est un désir de plaire aux autres humains. Quand la retenue est déterminée par la raison, elle est une forme de piété (voir la définition dans la deuxième colonne, même paragraphe). Par contre, quand elle nait d'un affect, elle peut devenir de l'ambition. L'ambition est alors un désir par lequel les humains, en feignant la piété, provoquent chez autrui discordes & séditions. Conseiller et/ou agir peuvent naitre du désir d'aider autrui à profiter du souverain bien (voir note en fin de notice, de cette même colonne) en même temps que soi en s'employant avant tout à se concilier leur amour.
Il en résulte alors qu'autrui, mû par la joie (& non la crainte ou l'aversion), s'efforce de vivre de leur mieux selon ce que la raison prescrit. Note: Spinoza définit dans le TRE 13 ce qu'est le souverain bien. Il consiste à connaitre l'union de l'esprit pensant avec la nature entière. ("la connaissance de l’union qu’a l’âme pensante avec la nature entière".) |
4, app, cap 26 - En dehors de l’homme, nous ne connaissons dans la Nature aucune chose singulière dont l’Esprit nous procurerait de la Joie et à laquelle nous pourrions nous lier par l’amitié ou par quelque autre genre de relation sociale. Le principe d’utilité n’exige donc pas que nous conservions ce qui, dans la Nature, existe en dehors de l’homme. Ce principe permet au contraire de le réserver pour divers usages, de le détruire ou de l’adapter à nos besoins sous quelque forme que ce soit. (Misrahi - fr) | - | |
4, app, cap 27 - L’utilité principale que nous tirons des choses extérieures en dehors de l’expérience et de la connaissance que nous acquérons en les observant et en les transformant, est la conservation du Corps. C’est pourquoi les choses les plus utiles sont celles qui peuvent alimenter et nourrir celui-ci de telle sorte que toutes ses parties soient capables de remplir correctement leur fonction. Plus le Corps, en effet, est capable d’être affecté et capable d’affecter les corps extérieurs selon un plus grand nombre de modalités, plus l’Esprit est capable de penser (voir les Propositions 38 et 39, Partie IV). Mais les choses de ce genre paraissent être fort rares dans la Nature, c’est pourquoi il est nécessaire, pour nourrir le Corps comme il est requis, d’utiliser des aliments nombreux, de nature variée. Le Corps humain est en effet composé d’un grand nombre de parties de nature différente qui nécessitent continuellement une alimentation variée, afin que l’ensemble du Corps soit capable d’accomplir avec une aptitude égale tout ce qui découle de sa nature, et que, par suite, l’Esprit aussi puisse concevoir un grand nombre d’objets avec une aptitude égale. (Misrahi - fr) | ||
4, app, cap 28 - Pour se procurer ces biens, les forces de chacun seraient à peine suffisantes, si les hommes ne s’apportaient une aide réciproque. L’argent est devenu le condensé de tous les biens, et c’est pourquoi d’habitude son image occupe entièrement l’Esprit du vulgaire, puisqu'on n’imagine plus guère aucune espèce de Joie qui ne soit accompagnée de l’idée de l’argent comme cause. (Misrahi - fr) | ||
4, app, cap 29 - Mais cela n’est un vice que chez ceux qui recherchent l’argent, non par besoin ou nécessité, mais parce qu’ils ont appris les techniques de l’enrichissement et se glorifient de les posséder. Ils nourrissent bien leur Corps selon la coutume, mais avec parcimonie parce qu’ils croient perdre toutes les richesses qu’ils consacrent à la conservation du Corps. Mais ils vivent contents de peu, ceux qui connaissent l’usage vrai de l’argent et gèrent leur richesse en fonction de leur seul besoin. (Misrahi - fr) | ||
4, app, cap 30 - Puisque sont bonnes les choses qui aident les parties du Corps à remplir leur fonction, et puisque la Joie consiste dans le fait que la puissance de l’homme, comme Esprit et comme Corps, est accrue ou secondée, sont bonnes dès lors toutes les choses qui procurent de la Joie. Mais comme l’action de ces choses n’est pas destinée, cependant, à nous procurer cette Joie et que leur puissance d’agir ne se règle pas sur notre utilité, comme d’autre part la Joie se rapporte, dans la plupart des cas, à une seule partie du Corps, il en résulte que les affects de Joie et les Désirs qui en naissent ont le plus souvent de l’excès (à moins que ne soient présentes la Raison et la Vigilance). Une autre raison de cet excès est le fait que, par affectivité, nous considérons comme plus important ce qui est actuellement agréable, et que nous ne pouvons pas apprécier la valeur des choses à venir par un égal affect de l’âme. Voir le Scolie de la Proposition 44 et le Scolie de la Proposition 60 de la Partie IV. (Misrahi - fr) |
Tout ce qui procure de la joie au corps & à l'esprit est bon.Toutes les choses qui aident les organes du corps à remplir leurs fonctions sont bonnes car elles procurent de la joie. La joie accroit ou seconde la puissance humaine |
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4, app, cap 31 - Or la superstition semble admettre au contraire que le bien est ce qui apporte la Tristesse, tandis que le mal est ce qui apporte la Joie. Mais, comme nous l’avons déjà dit (voir le Scolie de la Proposition 45, Partie IV), seul un envieux peut prendre plaisir à mon impuissance et à ma peine. Car plus grande est la Joie dont nous sommes affectés, plus grande est la perfection à laquelle nous passons, et plus nous participons, par conséquent, de la nature divine. D’ailleurs la Joie qui est dirigée par le principe vrai de notre utilité ne saurait jamais être mauvaise. Or, il n’est pas conduit par la Raison celui qui, au contraire, est mené par la Crainte et ne fait le bien que pour éviter le mal. (Misrahi - fr) | ||
4, app, cap 32 - Mais la puissance de l’homme est extrêmement limitée et infiniment surpassée par la puissance des causes extérieures. C’est pourquoi nous n’avons pas le pouvoir absolu d’adapter les choses extérieures à notre usage. Pourtant, nous supporterons d’une âme égale les événements contraires à ce qu’exige le principe de notre utilité, si nous sommes conscients de nous être acquittés de notre tâche, si nous savons que notre puissance n’était pas suffisamment étendue pour nous permettre de les éviter, et si nous pensons que nous sommes une partie de cette Nature entière dont nous suivons l’ordre. Si nous comprenons tout cela clairement et distinctement, cette partie de nous-mêmes qui se définit par l’intelligence, c’est-à-dire la meilleure partie de nous-mêmes, en sera pleinement satisfaite et elle s’efforcera de persévérer dans cette satisfaction. Car en tant que nous comprenons, nous ne pouvons poursuivre que ce qui est nécessaire, et, en toute rigueur, nous ne pouvons trouver de satisfaction que dans le vrai. C’est donc dans la mesure où nous comprenons parfaitement ces choses, que l’effort de la meilleure partie de nous-mêmes s’accorde avec l’ordre de la Nature entière. (Misrahi - fr) | la puissance humaine est tout à fait/extrêmement limitée |
La troisième colonne a fait l'objet d'un essai autonome sous le titre Traité sur bien-être humain. En cliquant sur le titre, vous y accèderez. Cette comparaison analytique constitue en quelque sorte les coulisses dans lesquelles se préparent les acteurs. Le making of, en fait.
L'exigeant travail de comparaison de quatre traductions (RM, BP, PFM & JGP dans une moindre mesure, exerce notre sens de la relativité ! Mais quel jouissive expérience sur la langue en plus de la manifestation d'un mouvement admiratif sincère pour la traduction de P.-F. Moreau. Sa supériorité devient à mesure que je la fréquente d'autant plus manifeste.