Les deux philosophes exercent à l'Université de Liège (ULiège).
Le Comment du titre recèle son content de recettes dignes des meilleurs "How to books". L'écriture les rend présentes, presque palpables par la structuration même de l'ouvrage qui a su trouver un équilibre subtil entre la nécessaire historisation de la philosophie antique, de précieuses citations & contextualisations et de nombreux exercices très originaux: ils se tournent en effet vers des mises en pratiques proposées qui pourraient s'avérer seyantes dans notre vie ultracontemporaine.
La philosophie, sous leurs plumes conjointes, penche-t-elle vers la psychologie ou pense-t-elle à tout le moins à rendre disponible au soi certaines vertus thérapeutiques qu'elle recèle dans sa version antique ? Je suis en effet frappé par une récurrence d'un nuage lexical autour du substantif thérapie et de l'adjectif thérapeutique, comme si la philosophie souhaitait nous outiller pour aller mieux... La première partie comporte 80 pages qui envisagent la philosophie antique commes pratiques.
Les trois écoles sont le stoïcisme, l'épicurisme et le scepticisme. Chacune fait l'objet d'une batterie étendue d'exercices "spirituels" qui sont autant de mises en pratiques potentielles individuelles & en groupes. Le département philosophie de l'ULiège a créé à cet effet une Fabrique philosophique.
La conclusion de l'ouvrage, intitulée La philosophie antique: le nouveau développement personnel ?, comporte une quinzaine de pages: cela lui offre l'espace suffisant pour parfaire notre entrée dans le monde de la philosophie grecque qui insistent à la fois sur l'ailleurs (la philosophie antique n'outille pas notre développement personnel) et la maitrise du temps. Cette conclusion apporte une réponse nuancée à la question qui me semble traverser l'ensemble de l'ouvrage. Cela équilibre la didactique très prometteuse de l'ouvrage avec la première partie qui est consacrée à des pratiques discursives et scripturales de la philosophie antique.
En fin d'ouvrage, un tableau à double entrée croisant les siècles et les trois écoles philosophiques abordées dans l'ouvrage placent 43 philosophes dans un continuum chronologique bienvenu.
Complémentairement aux outils déjà bien présents (Un bottin mondain des philosophes antiques, notamment), un index des termes grecs translittérés pourvus de leur traduction serait précieux pour équiper encore plus efficacement notre lecture itérative. Car y revenir semble aller de soi face à pareille somme.
La table des matières est structurée en cinq niveaux.