Un bac à l'écart
la poésie se vend peu:

 

Ceci, page 63

Venu de la terre
Venu des racines
S'enhardit
Un silence d'écorce

« Vers l'espace des ailes
Force m'est de grandir ».

 

Ces pages effleurent d'attouchements,
des hommages discrets à la paix
que les arbres génèrent
en celles et ceux
qui ont appris à la mesurer
en leur compagnie.
Une communication finit par s'établir
par des voies subtiles
que la raison ne porte pas trop.

Pourtant l'apaisement
nait à leur contact.

Il vient à l'Homme
qui sait le retrait
en soi.

L'arbre magnifie par sa beauté propre
la démarche d'approche
feutrée, comme méditative,
attentive à poser chaque pas
dans un respect d'usages sus
face aux peuples d'innombrables
invisibles qui vont imperturbables
nonobstant nos erreurs passées,
nos fautes même, à leur encontre.

Chaque pas posé
fait crisser le tapis de feuilles
sous la semelle.

Tapis d'ombres en l'humus,
spores, insectes, larves
et vies continuées
vont à leur rythme
dans un cycle
naissant
croissant
épanoui;
flétrissures
décrépitudes
pour reprendre.

Nos saisons humaines
prennent le temps
de se déployer ainsi
sans reprise directe.

Écrire, l'écrire sans point de fuite,
volets clos,
à l'abri de
couleurs tendues
d'une lumière
intérieure
affleurée,
plénitude vibrée
toujours à réinventer.

Regard intérieur
porte souplesse
créatrice.

 

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