David Foenkinos a rencontré une forme dans son dernier roman.
« La densité se propage en elle. » Charlotte, 60
C'est très exactement ce qui m'est arrivé avec le tantra & toutes les découvertes faites après dans le sillage de cette réorganisation cellulaire. D'avoir découvert la sortie au fond du couloir (J. Sternberg) ouvre les yeux (S. Prajnanpad). [Compte-rendu suivra]
« Je connaissais ce que je découvrais. » 70
Souvent l'expression de l'auteur, ces phrases courtes, est encore un peu maladroite, comme trop neuve pour déjà s'oser à la plénitude. On le sent touché par une grâce à laquelle il n'était pas préparé; peut-être n'était-il pas fait pour elle. Son prochain ouvrage sera décisif. Il s'essaie à la densité. Il n'est peut-être pas encore équipé pour. Sa timidité parfois frôle l'humilité. J'ai une immense sympathie pour la démarche.
« On dirait qu'il relâche des siècles de mots. » 78
« Il y a en elle une force émouvante.
Est-ce le charisme des taiseux ? » 85
« Les gens ont besoin de se divertir.
C'est leur façon de ne pas voir la vérité. » 86
« On aurait dit le brouillon d'un rendez-vous. » 90
« Merci pour tes dessins.
Ils sont naïfs, approximatifs, inaboutis.
Mais je les aime pour la puissance de leur promesse.
Je les aime car j'ai entendu ta voix en les regardant. 91
On sent l'auteur habité d'une force qui le dépasse, le transforme. Comme si la maîtrise venait à lui en cheminant. Rare.
« Nous sommes un très beau début. » 92
« Les mots n'ont pas toujours besoin d'une destination. » 92
On les laisse s'arrêter aux frontières des sensations.
« Son corps abrite une armée de parenthèses. » 94
« Alfred ne leur ressemble pas.
C'est un homme (sorti) de nulle part. » 94
« ils ne sont pas un couple.
Ils sont des moments d'ailleurs. »
« Elles sont épuisées par la lucidité. » 121
On sent que l'auteur n'use d'aucune ficelle. Qu'il plonge au cœur de l'essence. Parfois, il nous raconte ses démarches, nombreuses, pour approcher Charlotte au plus près, septante ans après sa mort.
« Elle ne peut emporter que si peu.
Elle est contrainte à l'élection de ses souvenirs. » 127
«… Ce jour-là il respire démesurément sa fille. » 128
« Il murmure... une phrase.. qui sera l'essence de son obsession.
Puisses-tu ne jamais oublier que je crois en toi. »129
D. Foenkinos a écrit un livre intègre.
Le soleil inonde le visage du lecteur.
Le livre est une pénombre lisible.
Sensation.
« La mer l'unique endroit où l'on ne peut plus rien voir d'autre. » 154
« Les frontières sont inquiètes et se referment. » 163
Très beau. Merci à Monique de m'avoir passé le livre. Elle savait qu'il me remuerait.