Sur une recommandation presque dirimante du magazine littéraire Le Matricule des Anges, cet ouvrage nous offre une ouverture sur les arcanes de la Commission européenne, de la police bruxelloise, du monde des espions autour de l'État du Vatican.  L'auteur, d'origine autrichienne, n'en est pas à son coup d'essai apparemment; d'après ce seul ouvrage, il semble maitriser l'art très fin de faire rebondir plusieurs intrigues en une seule, au nom d'un principe qui se vérifie assez souvent dans la vraie vie: il n'y a jamais plus de quatre ou cinq étapes à franchir avant de se trouver des connaissances communes quand vous rencontrez quelqu'un que vous ne connaissiez pas cinq minutes auparavant.

Une documentation fournie assoit une intrigue d'apparence décousue dont les fils se nouent puis se dénouent en autant de convergences ironiques, qui se révèlent essentielles, non seulement à l'intrigue, mais aussi à l'idée hautement morale que l'auteur se fait de ce que devrait redevenir l'Europe.  Tout cela se double d'un art du portrait très abouti.  Même le sens de la loyauté parcourt leurs biographies... dans des circonstances différentes.

La proposition finale (terminale même) d'un professeur d'économie à la retraite constitue, à ses yeux en tout cas, une solution possible de sortie par le haut... formulée en face d'une vague commission d'avis composée de membres assez blasés pour ne pas relever le gant en sa compagnie !  Bref, chaque chapitre son rebondissement, chaque convergence débouche sur ce qui pourrait paraitre comme une co-incidence si elle n'était née sous la plume d'un romancier doué.

Un week-end pascal prenant soin d'un effort inconsidéré mais pourtant consenti a posé le corps du lecteur au pied de son arbre; une jouissance de lecture sans pareille.  Pas une larme.  Aucun sentimentalisme.

La ville principale dans laquelle les personnages déambulent, c'est Bruxelles... La capitale du titre, elle, acquiert une dimension symbolique qui se mérite au détour des pages de ce roman, qui pourrait bien être l'équivalent fictionnel de Wilfried, peut-être ?  Pas d'eau de rose ici.  De l'eau bénite, oui...


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