Un livre en huit mouvements et un épilogue. Une autobiographie pour se restaurer, pour achever de se structurer. Des pistes s'ouvrent et se referment pour se rouvrir. Une circularité qui ne me semble pas tourner en rond autour du vide.
Forcément trouver de soi en le dessertissant de sa gangue par-delà les universaux qui affleurent dans un récit autobiographiant un parcours. Ces films familiaux sans son. Ce projecteur remis en ordre. La numérisation aussi. Avec ce bouquin, l'autrice s'offre aussi une autoanalyse éclosive. Il s'en dégage des universaux dont il se peut que, comme moi, vous y retrouviez quelques-uns des vôtres... Toute vie possède ses gouffres propres, intimes. Ceux-ci se dessinent avec la pudeur d'une plume authentique qui a choisi de ne plus rien taire. Tenir sous boisseau jamais ne fait réserve.
Un roman par jour, ce choix de lecture posé, laisse encore flotter en soi ce qui pourrait encore advenir de la lecture d'Anne Guinot (1983, de nationalité française installée en Belgique; désormais Condruze / Condruzienne après avoir été bruxelloise), même si je ne vois pas bien ce que ces annotations-ci peuvent ajouter au dossier de presse concocté par Anne Bastogne, l'éditrice de cette micro-maison d'édition joliment nommée "l'âme de la colline". Si ce n'est pour servir de repère personnel de lecture dont vous pourriez également vous saisir à l'occasion du prochain salon de la petite édition qui, à Liège, s'intitule Les fugueurs du livre.