Sur la couverture, rien d’autre: j’ouvre; auteur: Kâlidâsa, traduit du sanscrit par E. Steinler-Oberlin, L’édition d’art, collection Ex Oriente lux, 1925.
L'Inde m'accompagne avec la discrétion des évidences. En une semaine bordelaise, j'y dénicherai sept traces.
- Celle-ci,
- le Tantra de la reconnaissance de soi,
- un ouvrage sur « L'Inde. Photographies de Louis Rousselet 1865-1868 », Musée d'Aquitaine, collection Goupil,
- une exposition au Capc d'architecture contemporaine, Studio Mumbai,
- un film, Masaan, au cinéma Utopia,
- et deux restos, parmi d'autres.
Sur une semaine, un hasard, un concours de circonstances ? Peut-être.
L’Inde de Kâlidâsa décèle six saisons. Aux quatre connues, elle ajoute:
- la saison des pluies entre l’été, qui ouvre le recueil, et l’automne.
- La saison des rosées s’immisce, elle, entre hiver et printemps.
Deux formes que prend l’eau.
Cet ouvrage de jeunesse, dont l’original a probablement plus de 1600 ans, appareille, complète de façon fort poétique, l’équipage occidental. La mousson justifie la première, l’élégance d’observation la seconde.
Comment résister au plaisir ressenti à la vue des deux pages de titre de chapitres ?
Dans la préface, l’auteur est comparé à Ovide. Toujours cette volonté de ramener au supposé connu.
Les textes traduits sont de courtes proses. La finesse des observations appelle parfois la comparaison avec Les notes de chevet de S.Shônagon, auteure japonaise du 11e siècle, même si ici il n'est nulle liste. Des impressions. Du ressenti. De l'ardeur au partage. Une douceur d'être quelle que soit la saison.
Cette ronde emmène dans son tourbillon « de petits tableaux, de scènes d’amour délicieuses ou ardentes, de visions enchanteresses… » (préf. Viii) Certaines miniatures reproduites peuvent même évoquer « dans l’esprit* une estampe libertine de notre XVIIIe siècle. » (ix)
Quelques illustrations montreront la qualité du travail d’impression.
Évidemment vous avez repéré la mutante, charnelle et accueillante.
Brocante dominicale de qualité, St Michel, Bordeaux. Y ai aussi trouvé un catalogue des œuvres de Camille Claudel.
Une édition récente de La ronde des saisons existe, reprenant la même traduction.
* Point le corps, non: l’esprit…