Lalla, poétesse mystique du Cachemire, a vécu au XIVe siècle de notre ère. Marinette Bruno, sa traductrice, appartient à « l'écurie » des Indianistes sérieuses qui ont gravité autour de Lilian Silburn, à laquelle j'ai consacré un long essai par ailleurs, sur la kundalinî.

Madame Bruno, comme Madame Chambron, autrice d'une biographie de leur amie Lilian Silburn, semblent avoir appartenu au cercle rapproché autour de L. Silburn. C'est elle qui avait suggéré à M. Bruno d'entreprendre cette traduction.

Lalla n'a laissé aucun écrit: « les quatrains de Lalla sont des "dits" jaillis dans l'inspiration du moment et recueillis par ses amis ou ses disciples, puis transmis au long des siècles de bouche à oreille, le plus souvent par des admirateurs fervents; nombre de "dits" sont même devenus des proverbes. » 14 Introduction

La traductrice est repartie de la version originale en cachemirien. Lal Ded (Grand-Mère Lal) naquit probablement vers 1320 et « mourut sans doute quelque soixante-dix* ans plus tard » (* régionalisme de France pour septante...).

Le livre est bourré de notes, de commentaires en annexes ou dans l'intro et la conclusion. Bref, la progression est lente dans cette forêt référentielle si éloignée de notre monde ultracontemporain ! Ces notes sont provisoires et destinées à s'étoffer à mesure de la progression et de la transcription des nombreuses notes manuscrites. Les concepts qui sont à l'oeuvre nous immergent dans des ramifications qui semblent infinies.


Extraits

Le nombre fait référence au numéro du quatrain dans l'ouvrage.

16-17 Une parole clé pour une quête ardente
de l’indéfinissable quelque chose est sorti.

De dehors, entre au-dedans.
Il y a lieu de découvrir l’intériorité profonde et subtile et un niveau de conscience jusque là inconnu.

22 n2 À la mort du moi, c’est le soi qui prend son [en]vol.

33 Si l’herbe te paraît plus verte ailleurs, tu t’égares.

34 Unis plutôt ta pensée et ton souffle.

38-40 p 105 Lorsque… l’élan et la pensée
auront offert les fleurs de l’ardente contemplation
(état de non-pensée, le non-agir)
& le vase où coulent les flots de la félicité du soi,
[pratique] le mantra du silence.

72-74 reformulé
Il importe peu, qu’on mène la vie d’un maitre de maison ou celle d’un ermite de la forêt… pour autant que plein d’ÉLAN et de CONFIANCE l’on suive la parole du maître spirituel.

Lalla 80 Six ennemis définissent le « je » limité ou l’égo:

  • convoitise
  • colère
  • désir sexuel
  • orgueil
  • jalousie
  • illusion ou confusion.

Le donateur, pour reprendre la terminologie de Lalla moins les dieux, est le moi détaché du monde, mis en confiance par l’agir détaché qui promeut le soi. Le don est la confiance que le moi détaché dépose entre les mains du soi.

 Lalla & Lilian Silburn

Le souffle expiré est « la résonance qui surgit en s'étendant de A jusqu'à l'énergie égale, c'est-à-dire le prana ouva OM associé à la montée de la kundalinî. Dans la première partie de son ouvrage consacré à l'éveil & au déploiement de la kundalinî, L. Silburn consacre le troisième chapitre aux manières d'épanouir la voie médiane. Elle semble importer. Lalla lui sert aussi de guide dans ce chapitre, mais les numérotations des poèmes diverge entre les deux ouvrages.

 

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