Éclairage tamisé
Verre d’eau
Nuit noire
Le passé ne rattrape jamais le présent.
Nous devrions oublier d’être
les astronomes de nous-mêmes.
L’astronomie, c’est lire l’univers
en remontant l’échelle du temps.
Elle nous constitue d’un passé
qui nous dépasse. Et pourtant,
c’est le seul qui nous emplisse
d’énergie universelle.
Notre passé personnel, nano-cosmique,
est d’un intérêt à peine documentaire,
un catalogue du seul en soi
(avec les autres parfois)
dont l’utilité ne dépasse guère
celle que revêt un catalogue 3 Suisses
de l’année de naissance.
Savoir le présent sans le constituer
de ses étapes passées
n’appelle nul rétropédalage
sur le solex d’une vie.
Notre trame de vie
est un tissu qui a pour unique vocation
d’être de la meilleure qualité ici et maintenant.
Ni renier, ni vénérer. Plutôt intégrer
et prendre le temps, tout le temps,
d’être son présent advenu.
L’astronomie est l’historienne
de l’infiniment grand.
Notre passé personnel n’est nul refuge,
infiniment petit.
Le tantra, c’est aussi apprendre à dégager
son rayonnement solaire de ses ombres.