Un chant de muezzin se mêle au chant d’oiseaux
La sikarha glisse sur l’eau calme,
Entre champ de lotus et feuilles de nénuphars,
L’homme fleurs pénètre le ciel et la montagne,
Arc-en-ciel de bouquets amplifié par le lac.
Eclairées du soleil pâle et rosé de l’aurore,
Les maisons flottent dans la brume matinale.
Sur leur ponton fume le thé noir et brûlant,
Odeur de cardamome, de gingembre et de miel
La coupe de fruits mûrs repend ses senteurs
Et chacun se réveille dans la beauté du monde.
Femmes souples drapées de pastel,
À leurs basques, visages ensommeillés,
Des enfants et des hommes en longs pyjamas blancs
Accueillent l’homme fleurs qui accoste sa barque
Et dépose un bouquet d’ancolies juste écloses.
Puis chacun se réveille dans la beauté du monde.
Qui dirait que la peur règne depuis si longtemps,
Que soldats et fusils terrorisent la ville,
Que la montagne n’est plus qu’une frontière
Qui sépare des frères devenus ennemis,
Et que le lac Dal ne berce plus personne,
Bien que tous se réveillent dans la beauté du monde.
Sur le haut plateau de Shrinagar,
Au pied des Himalayas.
13/03/2012 dl
Contrainte : voyage et exotisme !