Attendre
Immobile, dans l’aube mousseline.     
Les heures décantent un silence épais.

Attendre
Une présence, une matière animale,
Haleine moite d’un orage lent.

Attendre
La passion rare qui tord le cœur à mains nues,
L’aléatoire qui ronge les jours.

Attendre.
Le doute s’insinue par une fissure du hasard,  
Le désir  s’abîme en désert  d’impatience.

Attendre
La plénitude du mot.
La page sourde infuse l’encre des vers.

Attendre
Que la rime se dénude, désinvolte, sur  le feutre de la nuit.


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