La cathédrale (A. Rodin)
Dressées pour rejoindre le ciel
En une ogive protectrice
Dressées invectivant la terre
D’un index impératif
Elles dictent leurs actes
Aux égarés, aux galeux, aux impurs
Aux pauvres enfants que nous sommes
Elles s’imposent sur tous les fronts
Et signent un code de bonne conduite
Les mains jointes
Dressées invectivant le ciel
De pardonner leurs offenses
Mais le ciel ainsi se couvre
Et les dévots se précipitent
Dans une prière pharisienne
Ils se drapent de leur étole
Les mains sales
Bénissent et absolvent
Sans vergogne
Ils s’obstinent à croire encore
Qu’après tout le silence est d’or
Tandis que dans leurs rêves éventrés
Et leurs blessures indélébiles
Les enfants de chœur
Les mains meurtries
N’attendent plus rien du ciel
Ni de la terre
Juste se taire
Pendant que les cols blancs
Se lavent les mains.