Avoir allègrement franchi l'Enseigne du C. M. avec au bout d'un bras deux kilos de framboises surgelées et un chien en bout de course au bout de l'autre bras.
Avoir baillonné un bataillon d'anges gardiens qui hurlaient: "N'y va pas!"
Avoir longuement espéré l'écho d'un "Bonjour!" hasardé par deux lèvres en déconfiture grand-mère.
Avoir reçu de plein fouet la lame soudaine d'un regard couleur encre antipathique, la menace de la bouche fendue en meurtrière tirelire, l'impérieuse mise_en_garde du casque des cheveux couleur grisanthème; savamment orchestrés dans un style monastico-médiéval.
Avoir gravi en Croisé Labrador le pont-levis qui mène au comptoir, échafaudé le frêle espoir d'un recours en grâce, gardé le minimum vital de sang-froid face au paletot clouté qui contient la machine de guerre et semble sortir du KGB. (à suivre)
Prose poétique - L'infinitif passé -
[NDE: j'ai choisi d'anonymiser le nom de l'enseigne... Inutile d'envenimer des relations déjà tendues, n'est-ce pas. La qualité littéraire de la sublimation tient la route, comme toujours!]