C’était un onze novembre
Il gelait à pierre fendre
Les écoliers dociles
Au garde-à-vous
Faisaient la file
Devant le monument
Aux morts pour la patrie
A gauche étaient les filles
A droite les garçons
Ou vice et versa
Braves petits soldats
En rangs d’oignons
Silence de chiens de faïence
En première ligne,
Frissonnant, tête nue
Le porte-drapeau juvénile
A cent lieues des héros
Des fleurs et des couronnes
Lorgnait ingénument
Les jambes gainées de nylon
D’une très jeune fille
Il aimait les soldats de plomb
Et les plans de bataille
Après la cérémonie
L’heure serait à la conquête…
Un jour ils se feraient l’amour
Un jour ils se feraient la guerre
Il n’y aurait pas d’Armistice…