Cap Gris Nez cap Blanc Nez
Nous avons marché l’amble
Pour la dernière fois
Je l’ignorais, tu le savais
Sans doute. Trop aimable
J’aurais dû me méfier des fleurs

L’hiver noyait de blanc
Les plages solitaires
Les falaises glacées
Mouettes et goélands
D’un cri striaient le ciel
Nous allions côte à côte
Déjà loin l’un de l’autre
Notre amour condamné
Du sable dans les ailes

(Le chien sans états d’âme
Profitait de l’aubaine
Courait à perdre haleine
Entre les brise-lames)

Je ne voulais pas lire
Les signaux de danger
Les avertissements
Menaces d’éboulement
Je marchais sur un fil
Fragile
Au bord de la falaise

Sur la Côte d’Opale
Dite pierre des larmes
Tu fourbissais les armes
Qui allaient me blesser
Lacérer les clichés
Briser les cartes postales

Cap Gris Nez cap Banc Nez
Les barques et les amours
Echouées sur la plage
Comme meurent les méduses
Les vagues ont eu raison
De nos châteaux de sable.


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