Ceux qui m’aiment prendront le train
Jusqu’à la gare du Palais

Je veux pour de calmes adieux
L’ombre d’une église sans Dieu
Celle de Saint Roch en Volière
A quelques pas de Saint-Lambert

Je veux pour la cérémonie
La sérénité, l’harmonie
De la musique, des poèmes
La contrebasse de Muriel
Mahler par Margareth Marshall
Chavela Vargas et Tom Waits

Je veux mes cendres répandues
Dans le cratère de Loncin
Aux pentes criblées d’herbes drues
Où la bombe faucha Louis
Pardonnez-moi si le vent laisse
Sur vos lèvres que j’embrassais
Un goût de cendre et de poussière

Dans ma maison vous trouverez
Le couvert mis la nappe blanche
Des jours de fête et des dimanches
Je veux pour étancher la soif
Du bourgogne millésimé
Je veux pour apaiser la faim
Du pain des fruits et des gâteaux
Je veux que la fête soit belle
Que l’on allume les chandelles
Allez dans ma bibliothèque
Tous mes livres, je vous les livre
Vous pillerez ma discothèque
Toute ma musique est à vous
Drapez-vous de mes oripeaux
Parez-vous de tous mes bijoux
Mes dérisoires possessions…
Je veux l’écho d’éclats de rires
La vie, la mort est illusoire
Passent trépassent les passions
La vie, la mort est éphémère.

Ceux qui m’aiment prendront le train
L’oubli est au bout du chemin.


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