La neige tisse une dentelle de lin
Le gel lacère les suaires
Les étoiles transpercent la vitre de la nuit
Les robes sont trouées et les ourlets défaits
Les engelures brûlent les ailes des anges
On étrangle des gorges rauques
avec des écharpes de laine aux doigts gourds
Les chevaux d’ange ont chaussé leurs patins
Sous la carapace des étangs le silence glauque
des sirènes qui s’offusquent
Il tombe des flocons de lune et des fleurs de sel
Le vent brode des alexandrins glacés
Et des cœurs à pierre fendre
Sur des rideaux de stalactites