Sur l’estrade dressée
Dans le cloître du musée
L’orchestre déployé  
Tel un éventail noir et blanc  
Accorde ses instruments.
Cacophonie préliminaire
La foule retient son souffle…

Un signe soulève la houle
Le chef dessine les mesures  
Sur des portées invisibles
Et mène à la baguette une armada
De vents et de cordes, de bois et de cuivres.
La musique envahit l’espace
La houle submerge la foule…

La violoniste soliste, hiératique
Moulée dans un fourreau amarante
Une épaule nue, l’autre pour le violon
Flamme sur fond de grisaille
Fait jaillir sous son archet
La mélodie sans faille
D’un concerto d’Henri Vieuxtemps

Le ciel se penche par-dessus les toits
Et nimbe de lumière
Les notes que libère
Le silence.

(juillet 2010)


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