« Festons, frivolités, fanfreluches, guipures » (Brassens, La religieuse)

Voilà un mot, un mot qui dit bien ce qu’il désigne.
Regardez-le. Avec ses deux f et sa finale e, il est féminin, frivole, futile, fantasque… Il rime avec greluche et avec ruche, ce plissé tout en rondeurs.
Il se déroule et ondule avec la grâce et la légèreté d’un ruban en arabesque. Tels les volants étagés de la robe d’une danseuse de flamenco, ses quatre syllabes se déploient au rythme que dessinent les consonnes.

Ecoutez-le. Entendez-vous ce froufroutement des f, du r, et le ruissellement de la liquide l ? C’est un froissement de lettres, un refrain de tissu, une petite chanson gaie et primesautière.

Ce n’est pas un mot sérieux. Ni important. Sa première syllabe évoque la fantaisie, la seconde, le menu fretin, la troisième…, ma foi, le verbe lutiner. Mais chut ! Le ch… invite à la discrétion. On reste de bon ton.

Fanfreluche, onze lettres, sept consonnes et quatre voyelles, un exercice d’équilibre. Sur le fil. Ne soufflez pas, il s’envolerait.


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