Il s’appelle Mario, ou peut-être Marco
Il ne demande rien il ne tend pas la main
Il s’assied simplement à côté de son chien
Il squatte un bout de trottoir
Il évite nos regards
Disparaît tard le soir
À l’asile de nuit
Les animaux sont interdits
Il dort – parfois - chez un ami…
Quelque part dans une autre vie
Dans une autre ville, dans un autre pays
Il avait une femme, il avait une fille
Un travail sans doute
Un jour, il a pris la route…
Sans un regard en arrière
L’errance sans frontières et la misère
Il ne dit pas pourquoi
Il dit mais c’est mon choix
Je lui donne du pain je caresse son chien
À force on se tutoie
Mais je n’y comprends rien
Il dit je ne me drogue pas je vais bien
Ne t’en fais pas
Mais je ne le crois pas
Il dit mon chien est vieux
Des larmes dans les yeux
Parfois il change de rue et de quartier
Contraint et forcé, sécurité oblige
Parfois non – le chien est trop fatigué
Il se fait embarquer pour un jour pour une heure
Le chien patient l’attend à la fourrière
Il dit c’est ça l’plus dur
Il dit sans lui je suis perdu…
Et je maudis mon impuissance
Je passe mon chemin
On se verra, demain… ?