12 PLEXUS DE COMMANDE: LES AUTRES ARTICLES
Masques de la terreur: N°2 rubrique LOISIRS: Devenez le king kong de votre quartier en peu de temps et pour pas cher (143-147). Bon franchement, ça ne mange pas de pain. La plume n’y est pas. Je sauve cette phrase:

« Fille-vampire. Même maman aura beaucoup de plaisir à le porter pour mettre en fuite les créanciers » (145)

Faire dire aux magazines féminins Marie-France et Elle ce qu’ils n’ont pas dit lui plaît énormément. J’ai sélectionné pour vous ce montage-photo de la page 142
Et il conclut par une profession de foi:

« Nous sommes de ceux qui croyons qu’il vaut mieux rêver – même de façon morbide – qu’apprendre en toute innocence des gestes de tueur. » (147)

Dommage que l’article s’arrête, cela devenait intéressant.

 

 

 

 

 


Bruxelles: N°6 rubrique TOURISME DE PLEXUS: Bruxelles nocturne et ses belges de nuit (142-155). Le jeu de mots du titre devrait plaire aux fans du Nobelge national, Jean-Pierre Verheggen. Les Bruxellois apprécieront, eux, le carnet d’adresses vintage: quatre boîtes de jazz, neuf discothèques, deux cabarets et strip-ease et dix adresses pour amateurs d’insolite. Des « Cousins » (Grand Place), il dit:

« La densité humaine… atteint le double de celle d’un cocktail Gallimard que l’on aurait elégué dans une salle commune » (151) Toujours cette dent contre eux.

Au « Galion », une jolie tournure qui évite la facilité: « Les filles non accompagnées y sont très accessibles ».
En 67, le Trans Europe Express (T.E.E.) mettait deux heures rente pour relier Paris à Bruxelles. Merci pour l’info: 46 ans plus tard, on a gagné 1h.
Quelques adjectifs que ce fin connaisseur de la capitale devenue européenne lui applique: étrangère, dépaysante, insolite, vivante, ultra moderne et désuète, cosmopolite et commerçante, qu’il complète d’un joli trait:

« Il souffle … à travers toute la Belgique, soit un vent ultra moderne, soit un vent de kermesse bon enfant. »

S’adressant à un public (mâle) parisien en goguette, il ne manque évidemment pas d’évoquer

« l’accent grasseyant, nimitable, qui, appuyé, métamorphose votre créature de rêve en pépée burlesque. Et, de fait, quand en plein combat amoureux, elle vous murmure extasiée : ‘Allez, dis, j’ai bon maintenant ! ‘, ici vous faut bien de la virilité pour surmonter ce moment-là… ». De l’autodérision à bon compte ?

Sa plume se fait connaisseuse et accrocheuse. La rédaction ne pouvait mieux tomber, même si cela ne vole pas bien haut non plus. Jacques Prayer, photographe, illustre la double page du titre de deux « vitrines » du plus bel effet.

Antisémite, moi ? N°8 rubrique ENQUÊTE: Monsieur Dupont est-ils antisémite ?

Là, Nathan Sternbaum est évidemment aux première loges; à se demander pourquoi la direction a pensé à lui. C’est presque limite too much, je trouve, pour l’auteur de La boîte à guenilles.
D’ailleurs, l’enquête est juste un micro-trottoir (Le mot n’existait pas encore en 67. Le Grand Robert en atteste l’usage en 1985) dont il se lasse assez vite. Il prend quand même le temps de fourbir quelques « Pensées » en forme d’aphorismes concluant une rencontre, question de montrer qu’il n’est pas dupe:
« - Chaque pays a les Juifs qu’il mérite.
- Honni soit qui mal y rance.
- L’union fait la fosse. (Faudrait la suggérer à Bart l’Anversois, celle-là !)
- Comme on fait son lit, on se mouche.
- Tais-toi, le ciel se taira.»
Les deux Pierre ne sont pas loin: Dac et Desproges.
Il a dû faire grincer quelques dents, cet article. Vingt-trois ans après la fin de la deuxième guerre mondiale, l’état de l’opinion qu’on lui fait constater est inquiétant.


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