Retrait - Mise au monde - La délimite
Retrait
En calage sur soi, 
en décalage du monde, 
sans atomes crochus avec lui. 
Se caler sur soi, 
un confort sans fioritures, 
délivre les besoins intérieurs. 
Une fête, cette capacité à 
se ménager des bulles temporelles 
sans solitude ressentie ni manques avérés. 
Elles sont repaires de calme;
lectures, repas, écritures & photos
tout au souci de soi.
Y mûrissent parfois des fruits, 
comme apparentés.
Elles suffisent à être.
***
Mise au monde
Le monde est accueillant. 
Il s'y joue un rôle, 
il s'y tient une place.
Un corps cordial
garde sur le feu
des amitiés essentielles.
L’énergie attentionnée circule 
avec le si précieux renfort 
de la joie, ce lien vital.
Une fermeté d’être, 
l'aura perçue 
ouvrent mieux au monde.
Être devenu 
une joie 
continue.
***
La délimite
La force 
s’est installée 
dans l'action.
Le corps s'alimente
à sa propre source.
Nulle fuite pendant la tonte.
Le corps 
et le milieu 
se cosuscitent*.
Le milieu émet 
une énergie 
vitale.
L'hymen
corps/milieu 
est palpable.
Le corps s'est couvert 
d'une sueur un peu lisse, 
pas désagréable.
Cette douceur 
que soi fait au soi est 
d’une bienveillance folle.
* A. Berque définit ainsi la cosuscitation: L'effet mutuel que les choses exercent les unes sur les autres, y compris par rétroaction. « A et B se font mutuellement exister. » Poétique de la terre, 162-3
(16 6 15, 17 8 15 & 12 11 15)