À l'éveil, la lumière se faufile,
photon par photon,
à travers les paupières mi-closes.
Le corps prend appui:
la chaleur remonte
sur l'échine.
La bougie dresse une flamme courte
qu'accueillent les deux mains
du bouddha de lave.
L'huile répand sa douceur glissée
sur la peau malaxée:
le geste parfait l'éveil.
Les jambes accompagnent
l'énergie jusqu'aux pieds
sur un rythme parallèle & doux
guidé par les mains
qui s'y coulent.
Rayonnement inédit
posé là, dans l'intimité
d'une joie universelle
saisie à même le flux nourricier.
Le corps se trousse d'un gantage,
tissu technique post-moderne:
le corps y épanche mieux sa chaleur
à l'abri de la coulée d'air frais
par la fenêtre entr'ouverte.
La "peau" dorée du bouddha thai
inspire le jour en sa couleur:
le sourire intérieur que posent ses lèvres closes
insuffle un chemin méditatif
à l'humain qui s'y confond.
Est-ce cela être
cause de soi, Bento ?