Être sans trouble,
nettoyé de
fond en comble,
à la simple vue
de l’horizon.
Il est une césure
offerte sur le plein
des campagnes.
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La mer fixe l’attention
sur le rien, par-delà
le dessein des vagues.
La mer émousse une intransigeance céleste,
pleine d’un rituel amarré à la lune.
La mer abstrait des savoirs,
trace l’humeur magnanime.
Être posé là corrige bien des erreurs,
précise la saveur d’un corps féminin
vaillamment agenouillé à même la vague
d’où monte une humeur féline…
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Pressée sans urgence,
chaque vague se conforme
au sable qui la soutient.
La dernière grouille,
la suivante sur les talons.
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Posé face à la mer accomplie,
le temps s’enroule sur une essence
du vide. Rumeurs continues:
marée montante, vent tenu.
Le vrai prend une couleur sans fond.
Évider l’instant le fait durer:
cette vacuité, une aisance d’horizon.
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Au ras de l’eau,
corps-âme immobile,
en arrêt devant
le fluide conquérant.
Avoir le cœur amerri,
sans autre pulsion qu’être
l’ordre sauvage,
est de chaque instant
le vent, cet intense.
Mouettes criardes.
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Ourlée de désirs
qui se chevauchent
sans se toucher,
l’écume féconde
croise la plage
alanguie
à ses pieds.
Bleu – vert – sable.
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Grand large essentiel,
une mer fermée n’en a pas
tous les atouts. Hormis cette
douceur d’air du sud…
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Être une joie assise,
sans grands mouvements,
paisible et fasciné
par les vagues, les corps
des passants à l’effort,
par le bleu sur l’horizon
& la voile d’une blancheur lointaine.
Ses deux mains tiennent haut un short déjà court;
elle longe la plage, saupoudre du regard
sa jouissance vague.
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Chakras ouverts
à tant de lumière,
de beauté paysagère.
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Rémanences rétiniennes.
Dernier rougeoiement subreptice
sur campagne hesbignonne.
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N’avoir d’autre pulsion qu’être l’ordre sauvage.
Naître que la mer.
12.09.14 / 13h15-17h45
Marée haute à 16h04