La cavalcade déniche un univers mental.
La foulée des chevaux rythme la distance.
Le groupe s’éloigne du sérail à la pointe du jour,
traverse d’un pas régulier la plaine perdue

dans le néant blanc;
elle suffit à la pensée.


La rivière brille dans la succulence du matin.
Le cheval de tête s’y dirige, attendri par
la longueur du jour qui les attend.
La ligne à l’horizon vibre dans l’air impatient.

Au loin le silence serein
de l’abîme est intact.


Les humains se laissent guider par leur parcours sûr.
Elles se tiennent à distance respectueuse de leurs guides.
Les effaroucher n’est pas un projet de vie.

L’enclume a besoin de l’oiseau

tournoyant, fidèle à leurs pas vifs
pour découvrir l’eau qui coule au secret
des entrailles de la terre.

Le rébus tendu de la folie
conclut sur l’ouïe muette
de l’esprit.


Le zénith atteint, les humains voient tressaillir
l’océan vers où convergent les eaux ventrues
qui affleurent: seuls les chevaux les ont devinées.

Le reste du jour se perd
dans la blancheur du néant.
La pensée se médite à même le corps.


Mots de 2 syllabes extraits de dix poèmes, François Jacqmin, imprimeur Vervinckt, Liège.
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Ils sont en italiques.


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