Le paysage est arrêté. il est cet attelage
poudreux
qui s'enlise dans sa blancheur.
Ses essieux
s'enfoncent dans l'innocence despotique
de la neige.
Sans être égarés, nous commençons à redouter
le nulle part, et surtout
ce silence inclément
qui tonne contre l'affront de tout voyage.

in François Jacqmin, Le livre de la neige, 1990, Éditions La Différence, p. 10.


L'être use de l'inconnu et s'en abîme.

Du bref immense
l'éclair bondit
et s'éteint parmi les genêts

Ah ! gangue de brouillard
innombrable absence

L'excès diffus
s'intègre à la fureur du visible
il étouffe la montagne
et condamne le coeur

Pense à la source
à l'air qui est intense jusqu'au cuivre
les chemins aboutissent à la moisson
non au suc de nulle part

in François Jacqmin, La rose de décembre et autres poèmes, 2000, Éditions La Différence, p. 18.


Le voyageur découvre que son parcours
est un accroissement de nulle part.
Il se transforme en ce qu'il traverse
et aboutit à son propre passage.
Chaque pignon de l'espace ajoute une
face à son destin, mais ne modifie pas
son état d'être là.
On admet l'errance parmi les oeuvres
d'art.

in François Jaqcmin, Le domino gris Poèmes en prose, 1984, Le Daily Bul, sp.


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