Sur Voici de J Brel
Ceci
Voici
Qu'un miel couche ses saccages
Qu'un ciel penche ses nuages
sur ces parchemins mi-vie
Sur ces chemins d'Italie
Pour vieux moines sans partage
pour amoureux sans bagages
Ceci
Voici
De ruchers en tarentelles
Des coteaux en ribambelles
Pour adoucir nos fins d'vie
Pour enrubanner nos vies
D'yeux clairs en caravelles
De vins clairs de fleurs nouvelles
Ceci
Voici
Des rochers portant ma tête
Des cloches sonnant la fête
la tête pour que l'on lie
Des fêtes pour que l'on rie
des liens que rien ne prête
Des rires que rien n'arrête
Ceci
Voici
De l'humour, sous globe, flanche
Des amours en robe blanche
moitié peur et moitié nuit
Moitié fleur et moitié fruit
qu'en nous ventouse ses hanches
Que nous jalousent les anges
Ceci
Voici
Des solos qui font le groove
Des échos qui font la chaîne
pour flirter en bikini
Pour porter à l'infini
nos « bonjours » et nos « je m'aime »
Nos "toujours" et nos "je t'aime"
Ceci
Voici
Des rudesses de maints Jean
Des promesses de Saint-Jean
Maints Jean qui endurent, impies,
De Saint-Jean qui durent la vie
des vies qu'avale le moment
Des vies qu'épargne le temps
Ceci
Voici
Certains fous-rire sous des airs
Certains sourires de nos pères
qui se cherchent des ennuis
Que l'on recherche la nuit
pour mieux apaiser l'amer
Pour mieux calmer sa colère
Ceci
Voici
Qu'au pourtour des enfiévrées
Qu'au carrefour des amitiés
cette douceur dans la nuit
La douleur s'évanouit
bernée par nos errances
Broyée par nos mains serrées
Ceci
Voici
Qu'en nos faubourgs piscinés
Qu'en nos faubourgs délavés
des mers affranchies
Des prêtres en litanies
s'insinuent, canalisées
Sont devenus ouvriers
Ceci
Voici
Demain, vidées par nos rages
Des mains ridées de courage
qui attestent de l'oubli
Qui caressent l'établi
de nos engagements sages
D'où jaillit la belle ouvrage
Voici
Voici
Ces fleurs poussent en pagaille
Ces fleurs poussant en pagaille
entre nous et cet ennui
Entre nous et l'ennemi
pour sublimer la piétaille
Pour empêcher la bataille
Voici
Voici