On ne dit pas "Il s'érode" en parlant d'un être vivant.
Pourtant, certains donnent l'impression
de partir à sable en dedans.
Sans sablier, ils errent penauds d'eux-mêmes.

Sans ressorts, ils énervent d'inconstance
leurs proches - cela ne leur ressemblait pas -
qui leur trouvent des airs de rose des sables
retrouvée un jour en tas dans sa soucoupe.

Comment leur faire prendre, à ces grains éparpillés
une parure plus solide, et y voir affleurer
une structure différente, sourcée d'essentiel,
neuve, née du rebond ? Ou bien est-ce trop tard ?

Trop de sable versé au néant ?
Et peu leur chaut, à ces proches,
- car leur amour est plus fort -
qu'ils aient changé d'affinités:

ils ne s'ignoreraient plus,
la honte silencieuse en eux
trouverait à les fuir,
effrayée par la plus solide matrice

qui en sortirait,
au-delà du désespoir.
Courage ! Le sentier peut émerger
à chaque tournant.


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